Conscience

Par la beauté qui remue, fait vibrer les racines profondes, la légende appelle à la conscience et nous offre une curiosité nuageuse d’antan, et si l’on s’ouvre tour entier dans l’histoire, une fenêtre intérieure peut s’écarter subitement comme poussée par un grand coup de vent.

Je suis dans le laboratoire des idées, des pensées. Sur un tabouret dans le noir de la nuit des gens endormis je réfléchis je m’évade ; opacité, légèreté, tout est rond et sans loi. Abandon, lâcher prise, conscience du divin. Par la crainte des gens, leur réaction je me cuirasse, mais comment retourner à la source qui porte le nom confiance ? Crainte qui fait basculer dans le doute, la peur de choquer les autres et de les peiner aussi.

Maintenant, avec ce corps outil aux cinq sens à ressentir , ce corps souffrance, ce corps extase, maintenant, conscience, parle moi sans détours, guide moi à l’essentiel, à l’essence-ciel, entoure mes épaules d’un châle qui m’apaise et raconte moi les pas les marches les chemins les mers les vies et les absolus de moi-même qui suis sans cesse dans l’erreur. Apprends moi et regardons nous en face- simplement.

Dans un rêve trente trois roses en forme de cœur m’ont été offertes et en ce jour de décision finale, ultime phase sur cette terre d’éclosion, je me sens devenir la pureté du lys qui s’ouvre à l’aurore ; je me sens devenir l’Aigle- Mère qui plane sur les eaux. Je suis le cœur de ces trente trois roses rouges.

Ma porte s’ouvre enfin, le pèlerinage commence. Le clair s’installe ; les chutes inévitables n’empêcheront plus rien. Toutes subtilités, nuances apparaissent au grand jour, c’est le vrai commencement de l’horreur ou de l’extase, épreuves nécessaires à la maîtrise du Soi. Rouge amour, rouge sang, rougeoiement du feu qui brûle et ne s’éteint c’est l’accolade avec le destin, c’est l’accolade avec la conscience

Conscience de crier dans le vide. Conscience de pleurer un mort. Conscience que le regard de l’autre est souvent difficile à soutenir car n’est-il pas notre reflet ? Conscience des mots creux qui remplissent le temps. Conscience de ce temps qui vous est imparti et sur lequel vous ne pouvez rien.

Mais conscience aussi qu’avoir les pieds sur terre et la tête dans les nuages sont un baume que l’on peut se donner. Conscience que deux amis pourtant très différents seront toujours l’un près de l’autre. Conscience que la vie est fabuleuse et que nous sommes dans une forêt magique. Conscience que certains bébés sont de vieux sages.

Avoir conscience que la vie nous remue à chaque instant pour un perpétuel devenir. Avoir conscience que se reposer est un instant délicieux mais que marcher dans un jardin entouré de fleurs est un paradis merveilleux. Avoir conscience du silence, source de profondeur et de beauté. Avoir conscience qu’il faut rire et danser, même si un mort vous a handicapé. Avoir conscience de l’autre, des autres, du chemin à parcourir.

Pour avoir conscience enfin d’une seule chose ;
Celle pour laquelle nous sommes nés.

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