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Ô Toi !
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Comme l’ivresse d’après boire, celle de l’oraison... Tu es pareil à l’ombre fraîche qui s’étend le soir sur les troupeaux et les hommes leur apportant la paix et le repos. Tu es semblable à la brise légère du matin qui parfume les moindres recoins ; même l’interstice entre les pierres de la maison n’échappe à ta bienfaisance. Tu insuffles la musique dans les cordes du violon et crées la lumière sur la palette du peintre. Tu es l’Âme dans le corps de l’Univers. Toi dont la brûlure est bonheur, Toi dont la Lumière aveugle les yeux, Toi seul est l’Innommable... Tu n’es ni d’Orient ni d’Occident. Où pourrait être le levant de l’infini et le couchant de l’Eternel ? Tu es l’apparent et le caché ; apparent dans le caché et caché dans l’apparent. Aucun esprit d’homme ni même tous les esprits ensemble ne peuvent te concevoir. Comment pourrais Tu être enclos dans une idée, un dogme, une religion. Tout ce qui se dit de Toi n’est que reflet partiel. Tu es l’origine de toute parole et de toute création ; Tu es l’Ineffable. Tu es comme le soleil sous un nuage ; tu éclaires, tu réchauffes mais nul ne te voit. Le nuage est notre inconnaissance, le voile qui, te cachant, révèle ta présence. Tu es l’Ami en nos cœurs murmurant, tu es l’être de tout ce qui est ; la rivière et son murmure, l’abeille et la fleur, le miel et le soleil et pourtant tu es bien plus que tout ensemble. Certains te nomment Dieu, mais cela aussi n’est que l’expression d’une humaine idée ; une sorte d’idole. D’autres ne te nomment plus et t’entendent la nuit dans les battements de leur cœur, ils t’écoutent le jour dans le chant de l’oiseau. Ils sont tes amants chastes n’attendant que la caresse qui fera frémir leur âme et les éveillera au matin de ta Réalité. Tout, dans le sommeil de cette vie leur est rappel de ton amour. Ceux là, initiés, sont en chemin vers la connaissance qui dépasse toute connaissance, tu as ouvert leur cœur à l’inextinguible désir et rien ne les arrêtera dans la marche vers l’Eternel matin. Une étoile brille au fond de leurs yeux, reflet du ciel qu’ils contemplent en marchant. Ils vont, et tu les habilles de clarté. Ils s’emplissent, tels des vases transparents, de Ta Lumière. Il ne cherchent plus une forme religieuse ou un temple pour t’adorer ; quelle forme pourrait avoir l’Absolu ? Le temple, ils l’ont trouvé en eux, qui dépasse l’univers visible.
Vois, là ; ce que sont ceux que tu as revêtus de ta grâce, ceux que tu as mis en chemin, ceux que tu as initiés aux Mystères et à la Voie. Mais même pour ceux-ci tu restes une béance dans toute certitude ; un « non savoir » qui surpasse toute science...
Montre moi ce chemin intérieur vers l’éternité, vers « le Royaume ». |
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La calligraphie de la sourate 112 du Coran est librement inspirée de celle présentée sur ce site : http://www.fleurislam.net/. |
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