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Pèlerinage à Compostelle par le Camino del Ebro

Etape 22 : De Tardajo par Hontanas à Castrojeriz
Camino del Ebro : 578 km déjà parcourus

par El Peregrino


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Mardi 26 septembre 2006
Etape de 30 km

Il est 6h30 et je suis déjà occupé à masser un peu mes pieds à la lumière de ma lampe frontale. Ecouter son corps et lui laisser adopter une vie plus naturelle est normal sur le Camino. À mon retour, cette animalité retrouvée reste longtemps dans le quotidien... Le corps a une mémoire j’en suis persuadé et quand il vit bien l’esprit devient plus lucide...

Il fait nuit quand je quitte l’albergue. Pour une fois je suis ravi d’avoir un dénivelé à franchir juste au début de l’étape.

Encore un fabuleux matin

Pendant cette petite grimpette matinale le jour se lève et j’arrive sur la hauteur pour voir le soleil se lever. Je ne pense même pas à mes petites douleurs musculaires à froid. Le spectacle est grandiose... Je reste un long moment au sommet à observer la brume sur le village en bas et les nuages qui jouent avec les couleurs du soleil. Le beau est une source d’émotion incontrôlable, quelque chose semble gonfler dans la poitrine et devient palpitation pour se libérer par une inspiration et un souffle violent... Alors le corps s’apaise et une formidable sérénité me donne envie d’Aimer le monde entier... !

Je marche depuis deux heures, il faut que je remette mon blouson coupe vent, il fait un peu froid. Le soleil a perdu provisoirement son combat avec les nuages, une fraîcheur humide est revenue, mais cela ne va pas durer. Passé Hornillos Del camino le soleil d’Espagne sur fond bleu est revenu. Il sera le bienvenu sur le plateau désertique qui m’attend maintenant pour les 10 km environ qui me séparent d’Hontanas. Encore un endroit que j’aime, une succession de champs à céréales, pas un arbre, sinon un chêne ici ou là qui semble avoir été oublié.

Rencontre avec des cyclistes et un échange de prise de photo...

Le paysage est rude, plat, uniforme, mais après le grand spectacle du matin le chemin devient un reflet de la vie... Il y a à vivre plus d’ordinaire que de merveilleux : « On ne vit que pour un instant le reste du temps on attend... ! »

Toujours cette succession de champs à céréales sur une terre très caillouteuse qui semble bien difficile à travailler. Ici après le blé vient l’orge et de temps en temps, pour la rotation des semences, une légumineuse à petit rendement. Les labours ne peuvent pas se faire en profondeur sur ce plateau. Je viens de voir passer un tracteur sur le chemin, l’agriculteur a attelé une curieuse charrue à six socs miniatures qui donnent à penser à un jouet...

Cent mètres avant d’arriver à Hontanas impossible de voir le clocher du village... ! Le hameau est caché dans un vallon semblant marquer la fin de ce plateau spectaculaire par sa sobriété... La rue unique et principale compte 67 habitants et les pèlerins de passage lui donnent une activité qui contraste.

Hontanas dans son vallon

Deux refuges pour les recevoir et un bar où je vais déguster un café crème avec toast beurre et confiture, un moment royal... !

Il est 12h30 trop tôt pour rester à Hontanas. Dommage il y a un refuge très confortable avec même une possibilité de feu de cheminée.
Je suis sur une petite route goudronnée et au bout d’une ligne droite, j’aperçois les ruines du couvent Saint Anton. Elles sont spectaculaires et la route de loin semble vouloir entrer dans le porche. C’est un ancien couvent qui était aussi un hôpital pour pèlerins. Les moines de Saint-Antoine y distribuaient le pain et le vin, mais aussi le « Tau » scapulaire que nous retrouvons dans les ateliers maçonniques sur le tablier de certains Maîtres...

Ruines du couvent de Sant Anton

Au loin j’aperçois Castrojeriz, l’œil est trompeur, il faut encore marcher presque deux heures pour arriver au village. Je laisse à ma droite la collégiale de Santa Maria Del Manzano un monastère Bénédictin et le premier objectif c’est de chercher un endroit pour passer la nuit. Juste en face de l’église de San Juan je découvre un refuge privé qui semble un peu rustique, mais l’hospitalero qui m’accueille est sympa. Pour 6 euros j’ai un petit lit et, bonne chose, personne ne dormira au-dessus de moi. Les ronflements ne me gênent pas, mais dans la nuit, avoir quelqu’un au-dessus qui bouge est désagréable...

Je retrouve quelques visages connus, des Allemands, des Espagnols, mais aussi des Français et les discussions sont joyeuses.
Oui, le refuge est un peu rustique. Il n’y a que deux douches et deux WC pour une vingtaine de pèlerins peut-être plus... ! Demain matin il faudra prévoir sans précipitation et ce n’est pas toujours facile quand il y a urgence... ! Au moins la douche est bien chaude, même s’il faut l’apprécier en oubliant que je suis peut-être le dixième à en profiter et que là, au fond du bac, il y a des « éléments » dont je ne connais pas l’origine... !

Collégiale de Santa Maria Del Manzano, monastère Bénédictin.

Il fait soleil, déambuler dans les rues sans la mochila est un bonheur. Un banc en pleine luminosité, un pèlerin qui veut bavarder, le farniente qui s’installe et c’est presque le nirvana... Je me fais violence pour faire quelques courses à une épicerie proche ou de petits achats pour demain font penser à une dînette : deux tranches de jambon, du fromage, des petites biscottes et deux yaourts pour la gourmandise à manger tout de suite...

Je suis revenu au refuge pour récupérer une cuillère et déguster ma friandise. Je suis assis contre le mur de l’église chauffé par le soleil et je suis divinement bien... ! La vie est belle, toujours des petites douleurs le matin qui disparaissent très vite et des étapes de plus de trente kilomètres qui se font sans trop d’efforts...
Ce soir un repas fraternel pour une vingtaine de « routiers » je vous en parlerai demain.
Dans mon lit, il est 22h, le sommeil est facile pour une âme et un cœur apaisés... Je sais que j’ai toujours ma petite étoile qui me protège, tout va bien...
Merci à LUI

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El Peregrino

 Les photos ont été prises par l’auteur pendant son pèlerinage.
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