Accueil Alphabétiquement vôtre Raymond Bernard Rencontre avec Valaire de Gramscott Raymond Bernard : "le chercheur doit trouver l’Etre en lui"

Raymond Bernard : "le chercheur doit trouver l’Etre en lui"
Interview réalisée le 22 février 1997
samedi 19 janvier 2008

par Theodore J. Nottingham


Pour revenir à la page précédente...

Theodore J. Nottingham :
Qu’est-ce que vous faites de la recherche spirituelle de notre époque et qu’est-ce qui est le plus urgent à trouver pour les cherchants ?

Statue de Melchisédeck

Valaire de Gramscott [1] : Et bien là aussi, je crois avoir répondu par les réponses précédentes à cette question, mais pour arriver à une conclusion sur ce point, je pourrais dire que la recherche spirituelle doit amener à la découverte de l’Etre, c’est-à-dire que le chercheur doit trouver l’Etre en lui, doit trouver qu’il est l’Etre réel s’exprimant par le corps physique, c’est-à-dire qu’il doit se situer plus haut en lui-même comme étant un Etre qui a un véhicule physique pour s’exprimer. On peut dire que dans le passé toujours cette queste, cette recherche a été la même. Mais l’Homme est maintenant capable de mieux comprendre ceci et de mieux le réaliser, de mieux l’accomplir.

En quelque sorte, la question est l’éternelle question et la réponse est l’éternelle réponse. Ce qui est très urgent pour l’Homme de trouver - la recherche spirituelle doit s’y consacrer avec ses moyens actuels - c’est la découverte de la présence de Dieu en chaque homme et même de la présence de Dieu dans tout ce qui nous entoure, c’est-à-dire, voir Dieu, sentir Dieu en soi-même et voir Dieu chez tous les autres et dans toutes les réalisations de la nature telles qu’elles peuvent nous paraître, les examiner dans leurs réalités par rapport à ce que nous sommes et par rapport au monde. Dieu, Dieu en soi, et comme disent les Templiers : « Dieu, premier servi ! ».

Theodore J. Nottingham :
Pensez-vous qu’il y ait des disciplines qui puissent aider à l’éveil d’une plus grande conscience ?

Valaire de Gramscott : Si les disciplines là aussi sont toujours les mêmes que celles du passé, parce que l’homme ne change pas, il reste semblable à lui-même, il a en lui d’immenses possibilités, dont une faible partie seulement est développée et ces disciplines sont des disciplines d’abord morales - un code de vie - et nous avons dans le CIRCES et dans l’Ordre du Temple pour ce qui nous concerne, un code moral qui contient les éléments essentiels pour une vie juste et droite.

Et à partir de cela la recherche d’une situation intérieure et extérieure qui soit vraiment nouvelle, mais en se souvenant toujours de la grande phrase : “Cherchez d’abord le Royaume de Dieu et tout le reste vous sera donné par surcroit”. Autrement dit, s’il y a des règles à appliquer, s’il y a des expériences de concentration, d’observation, de méditation à faire, il y a aussi une chose : agir dans le sens du bien parce que si l’on agit ainsi, tout le reste apparaît. Et on peut le faire à l’intérieur de mouvements, car cela aide beaucoup et cela aide l’humanité, mais on peut le faire, même tout seul, en suivant certains grands principes.

Etre dans la joie intérieure et dans l’harmonie, donc, pour que cette joie et cette harmonie nous mettent en communion avec les autres et c’est dans ce service des autres que naissent alors toutes les qualités et les possibilités qui sont en nous.

Theodore J. Nottingham :
Est-ce que vous pensez que les sentiers ésotériques sont ceux qui peuvent le mieux conduire à la réalisation totale de l’homme ?

Valaire de Gramscott : Ils sont un moyen de parvenir à cette globalité humaine, à cette réalisation totale de l’Homme. Dire que tout ce qui n’est pas connu ni appliqué ou tenu à l’écart par l’Homme, même si cela est à sa disposition, devient ésotérique, c’est-à-dire, caché, dissimulé, il n’en reste pas moins que les sentiers ésotériques bien compris, et non pas les quelques divagations que l’on voit quelquefois se manifester sous forme de mouvements et associations qui, certes, ont une idée bonne fondamentalement et c’est pourquoi nous ne devons pas les rejeter ni les juger, mais il est vrai que les sentiers ésotériques authentiques sont véritablement fondés par une grande expérience et par des principes et lois qui sont fondamentaux pour conduire à ce but qui est la réalisation de l’intégralité de l’Homme. L’ésotérisme, un grand mot, souvent mal compris, mais un mot qui recouvre une connaissance riche, la plus riche qui soit, par ce qu’elle apporte à l’Homme : aider celui-ci à parvenir à « Être » et non plus simplement à penser à « Avoir ».

Raymond et Yvonne Bernard

Theodore J. Nottingham :
Qu’est pour vous l’idée de Dieu ?

Valaire de Gramscott : Il ne faut jamais rejeter les mots en raison de ce qu’ils ont pu recouvrir dans une compréhension passée. C’est pourquoi je ne suis pas de ceux qui disent qu’il faut écarter définitivement le mot « Dieu » du fait de tout ce qui a été fait en son nom ou selon les explications données, à cause de lui ou pour son service.

Dieu, en tant que tel, est inconnaissable et c’est pourquoi je comprends les agnostiques qui, eux, ne cherchent pas à définir Dieu. On ne peut pas le définir, d’ailleurs, et à cet égard, tout le monde, même ceux qui se disent contre ceci sont des agnostiques. Je ne crois pas en revanche qu’il y ait beaucoup d’athées. L’athéisme n’existe pas. L’agnosticisme peut exister, et comme je le disais, beaucoup sont agnostiques.

Ce qui signifie qu’il y a une perception totale du fait que Dieu est inconnaissable. On ne peut absolument pas le définir, le décrire, il dépasse l’intelligence humaine et s’il ne la dépassait pas, il ne serait pas Dieu. Donc, on part du principe, parce que ceci est prouvé, la vie elle-même le prouve, le monde, l’univers, et le fait qu’il est ordonné le prouve, Dieu existe. Dieu EST.

On peut, en revanche, se mettre en harmonie avec lui, participer à son œuvre, être en relation harmonieuse avec sa création. D’une certaine manière, on peut le connaître, c’est-à-dire l’éprouver, le ressentir dans une communion avec la nature et avec le Cosmos, le Cosmique, c’est-à-dire les lois qui existent et qui sont permanentes et qui sont les lois établies par Dieu. Parce qu’il y a une origine à toute chose, et rien de ce qui est ordonné, une montre par exemple, une horloge, ne peut exister sans qu’il y ait, à l’origine, un horloger : le Grand Architecte ou Dieu tout simplement. Lorsqu’on regarde l’heure à une montre ou à une horloge et qu’on regarde l’horloge elle-même, l’idée de l’horloger peut nous venir même si nous utilisons la réalisation, la pratique, la création de l’horloger. On peut admirer l’horloger, communier avec lui, par l’intermédiaire de ce qu’il a créé. C’est dans les moments de communion cosmique que l’on ressent Dieu, que l’on revêt Dieu.

Il est dit dans les évangiles : « Vous êtes des dieux » et ces paroles sont mises dans la bouche même de Jésus-Christ. C’est l’idéal qu’il représente pour le monde, or pour qu’une telle déclaration se fasse, c’est qu’il y a donc en nous-même, une parcelle de Dieu et que nous sommes donc participants à Dieu sans être naturellement Dieu unique lui-même : nous sommes des dieux qui sont partis du Dieu. Et dans la philosophie et la pratique du CIRCES et de l’Ordre du Temple, Dieu, ce qui est normal et compréhensible, est la clé de voûte qui domine cet ensemble comme il domine l’Univers. C’est pourquoi les Templiers disent, je le répète : « Dieu, premier servi ! ».

Le CIRCES qui s’appellera bientôt « Cercle International de Recherches Culturelles et Scientifiques » [2] est en voie, dans un avenir assez proche, d’être une organisation non gouvernementale dans le cadre de l’ONU (Organisation des Nations Unies) [3] et je pense qu’il sera ultérieurement reconnu comme étant d’intérêt public.

C’est dire que le travail va se transformer et va être une consécration plus intense encore à l’Humanité, un dévouement à l’Homme, un service de l’Homme. L’Ordre du Temple, séparé, étant, lui, cette possibilité d’acquérir ce qui est nécessaire à un service utile et efficace pour un travail qui soit vraiment digne de l’Homme et de ceux qui participent à l’œuvre templière.

J’espère que vous serez satisfait. Je vous remercie beaucoup, Monsieur Nottingham. J’espère que j’aurais le plaisir de vous rencontrer dans le futur. Au revoir.

Pour revenir au début de cet entretien...

Pour répondre à cet article

Pour consulter le forum lié à cet article

Theodore J. Nottingham

 

 Les photos sont publiées avec l’aimable autorisation de Madame Yvonne Bernard que nous remercions tout particulièrement.
 Le passage musical est extrait du "Gloria" de Francis Poulenc interprété par The Cambridge Singers (Disque Collegium Records).
 Ceux qui souhaitent lire cet entretien en anglais peuvent trouver ici la revue dans laquelle il a été publié. (Note des "Baladins de la Tradition")


[1C’était en février 1997, Raymond Bernard qui était alors Grand-Maître de l’Ordre Souverain du Temple Initiatique avait accepté de rencontrer Theodore J. Nottingham pour une interview. Au début de l’entretien, il déclara en riant qu’il porterait pour l’occasion le nom de Valaire de Gramscott, son daïmon du jour. Nous avons tenu à respecter son souhait.

[2Le CIRCES a en effet pris le nom de « Cercle International de Recherches Culturelles et Scientifiques ».

[3Le CIRCES a obtenu l’accréditation comme organisation non gouvernementale auprès de l’ONU pour participer à la conférence "Environnement et Développement" de Rio en 1992.

Cette page a déjà été visitée 5775 fois.


AUTRES ARTICLES DE CETTE RUBRIQUE Raymond Bernard : "toute ma vie était pré-ordonnée" Raymond Bernard : "avec une ouverture d’esprit absolue" Raymond Bernard : "pourquoi j’ai fondé le CIRCES..." Raymond Bernard : "ce village global, universel qu’il faut réaliser" Raymond Bernard : "le chercheur doit trouver l’Etre en lui"

D'autres articles du site à consulter sur les thèmes traités ici :

10 janvier
"Œuvrez et ne perdez jamais courage !"
Hommage à Raymond Bernard
"C’est Lui seul qui doit être à la fois Notre Dame et Notre Père"
"Maitreya, le Bouddha futur"
"Ce sera l’Ere nouvelle fondée sur l’Esprit"
Biographie de Raymond Bernard : un web-puzzle de plus de 300 pièces !

Bernard (Yvonne)
Raymond Bernard : "ce village global, universel qu’il faut réaliser"
Hommage à Yvonne Bernard
Raymond Bernard : "toute ma vie était pré-ordonnée"

CIRCES
Jean-Pierre Bayard parle de Raymond Bernard
"Méditation"
Raymond Bernard : "pourquoi j’ai fondé le CIRCES..."
Un nouveau site sur la toile !
Un Code moral pour un art du vivre ensemble

Concentration
Le Diable
Le Mantra Yoga
Les Bâuls et la musique
Quand les pierres rencontrent le yoga...
Ecrire au tableau ou... la conscience de la marmotte

Conscience
"Le recueillement en soi-même"
Transformation
"HEIMARMENE - Du Mystère du Vivant aux Maîtres du Sacré"
Lumière, conscience, connaissance
Simplicité (priez pour nous)
24 h de méditation pour la Terre du 1er au 2 novembre 2015
Les Assises Nationales du Développement Durable

Cosmos
De Shivanataraj au Shivalingam
La doctrine de Martinez de Pasqually
Voyage au centre de notre planète, de Jules Verne à George Sand
Jean-Pierre Bayard et la Tradition
Nicolas de Cues

Dieu
Henri Le Saux
"Paix dans tous les mondes !"
Jonas, le têtu !
A propos de "La partie de dés"...
"Dieu" et la civilisation UIGOUR...
Comprendre l’humain, en regardant les témoignages de "6 milliards d’autres"
"Une Chapelle pour le roi"

Esotérisme
Recherche du langage angélique dans le pouvoir des mots
"Le Graal, c’est l’accession au secret de la vie universelle..."
Vers une théorie de l’art - la musique
Influences diverses - Le rôle des femmes
"Il ne faut pas devenir esclave de ses lectures."
Regards éclairés sur la célèbre Collection "L’aventure mystérieuse"

Etre - Avoir
Envie de donner
Seule la soif de l’Un nous éclaire
Renoncement
Soyez un bâtisseur de la Quinta du Temple
Le manteau de Martin
Salon national de l’Humanitaire 2006

Grand Architecte de l’Univers
Quelles sont nos données de base ?
Etape 7 : de Quinto à Fuentes de Ebro
Le Chiffre Quatre
"La toiture sera posée et mon œuvre terminée…"
Avec Jean-Pierre Bayard : aux origines de la Franc-Maçonnerie...

Harmonie
L’instrument et la mélodie
Michel de Montaigne
Héraclite
Albert Einstein
Thérèse de Lisieux : 1890 à 1895

Joie
Médecin et patient : une co-responsabilité face à la vie et la mort
Alphonse de Lamartine
Sous le signe de la Vierge : sixième jour
Libres méditations sur les quarante-quatre lumières de Hannoukah
"L’homme a d’immenses possibilités inexploitées et des pouvoirs inconnus."
Joy for the planet !
Blanche de Richemont nous offre des instants qui chantent !

Méditation
Bye-bye Varanasi
Retraite sur le Livre Tibétain des Morts
Farniente à Kannur
Correspondances entre les centres d’énergie cosmique et les sphères d’activité sur notre planète
"L’univers n’est-il pas simplement parce que tu es ?"
"Pour méditer comme une grenouille"
"We Are Ocean"

Melchisédech
Les racines du "Vieux Code"
Un lys pour Blanche, pour Lylia ou pour Lou ?
Le petit cerf de Chartres
Découvrez la boutique des Baladins de la Tradition !
"Melchisedech"

OSTI
Omaggio a Raymond Bernard
Homage to Raymond Bernard
Le projet de la Quinta du Temple
Homenaje a Raymond Bernard
Homenagem a Raymond Bernard
"De l’Ordre du Temple médiéval à l’Ordre Souverain du Temple Initiatique"
Blanche de Richemont et Kakoli Sengupta à Paris le 27 janvier 2013 !

Quête spirituelle
Kyot, le maître sage
"La prière unit l’homme à Dieu..."
Du carbone au diamant
"Quand sommes-nous : nous ?"
Jean-Pierre Bayard parle de Mircea Eliade, Robert Charroux, Dan Brown...
El Peregrino est parti

Temple (Ordre du)
Souvenirs imaginaires d’anonymes (3)
Marie-Madeleine à Reims
La Vierge du Temple de Pléboulle
Le labyrinthe de Chartres : miroir du Sentier
Les Mines de la Moria
Templum Aeternum
10 janvier 2008 : une interview inédite de Raymond Bernard !

Vie spirituelle
Les petits cailloux
"La prière, la vie, la mort"
Frédérick Tristan
Pythagore
Ma Ananda Moyi


Il y a actuellement 2 contribution(s) au forum.


Raymond Bernard : "le chercheur doit trouver l’Etre en lui"
1er décembre 2014, par C V

Le clé est la joie, je signale un dossier sur les anges dans la revue Muze du début d’année 2015. En particulier l’expérience de Gitta Mallasz en Hongie de juin 1943 à novembre 1944, les dialogues avec l’ange pendant 17 mois." Il L’ange dit à Hanna la rayonnante cet ange qui semble vivre dans sa chevelure " Le petit enfant joue, l’adulte crée. . Une autre vision de la spiritualité est donnée y compris dans le rapport au corps et à la sexualité. Comme une réponse à Simone Weil dans sa dialectique de la pesanteur et la grâce, l’ange instruit dans la nuit noire de la barbarie Nazie que "Le possible est la Loi du poids, l’impossible la loi du nouveau." Ce qui vaut bien ce que nous dit ici Raymond Bernard  :"Etre dans la joie intérieure et dans l’harmonie, donc, pour que cette joie et cette harmonie nous mettent en communion avec les autres et c’est dans ce service des autres que naissent alors toutes les qualités et les possibilités qui sont en nous."


Raymond Bernard : "le chercheur doit trouver l’Etre en lui"
13 décembre 2010

"Quanta uerba, immo quantas uoces facit verbum corde conceptum ! Quantos praedicatores fecit verbum in Patre manens.Combien de paroles ou plutôt combien de voix réalise cette parole conçue par le coeur ! Combien d’annonciateurs a suscité le Verbe qui demeure auprès du Père !" Saint Augustin sermon 288 au sujet de Jean-Baptiste.


Pour ajouter un nouveau commentaire à cet article

 


Accueil - Alphabétiquement vôtre - Sur les Routes - Horizons Traditionnels - Champs du monde - Plan du site
Copyright © 2002/2024 - Les Baladins de la Tradition