Saint Colomban et le monachisme du 7e siècle Léglise dIrlande : fondation et particularités Cest Militent en faveur de ces suppositions : "Demeure pleine de délices Le pélagianisme est assez exemplaire des rapports entre lIrlande et le Proche-Orient. Cette hérésie qui se développe surtout en Palestine et en Afrique, entre 410 et 420, est très rapidement répandue dans lîle à tel point que lintervention de Saint Germain se révélera indispensable dès 440. Cette floraison dascétisme et de sainteté valut très tôt à lIrlande le surnom "dîle des saints". Bon nombre dentre ces saints franchirent les mers au nom de lexil pour Dieu, et évangélisèrent le nord de lEurope. Lhagiographie de certains dentre eux nous révèle quun de leur moyen favori de navigation est lauge ou le sarcophage en pierre ; analogie intéressante avec la légende de Saint Jacques à Compostelle, autre terre celte et le mythe oriental dOsiris, le vert (2). Il nous reste quelques règles de ce monachisme, ou plutôt des recueils de sentences pieuses et dexhortations. Elles offrent un aspect original au regard des autres productions chrétiennes ; elles adoptent parfois le style poétique et rimé des bardes. Seule la règle Tout à fait paradoxalement, cest dans ce pays celte que va être conservée la culture latine la plus pure. Le latin, langue officielle de lempire romain na jamais été parlé en Irlande. Il sagit dune langue étrangère dont les moines vont cultiver lexpression la plus classique. Cet engouement va les conduire à reproduire bien des textes profanes et ainsi à sauver une grande partie de la philosophie grecque et latine. De plus dans ces monastères, on sintéresse de près à des sciences considérées ailleurs comme profanes la grammaire la géométrie et la géographie. On y enseignait la sphéricité de la terre dix siècles avant Copernic ! La renommée de ces moines savants était telle que lon venait de très loin pour en recevoir lenseignement. Au titre détudiant, lon pouvait séjourner dans un monastère. Toute léglise dIrlande sorganise autour des nombreux monastères dont les pères abbés désignent les évêques parmi leurs moines. Tout naturellement, des pratiques, à lorigine propres aux cénobites, vont se communiquer au peuple tout entier. Cest le cas de la confession et de la pénitence. Le moine représentant un idéal de sainteté que lon voudra imiter, la pratique du pèlerinage, (souvent jusquà Rome) se répandra parmi les laïcs qui voudront vivre lexil temporaire pour Dieu. Le culte des saints Les deux Saints Le culte marial Solidement établi dès les premiers temps il occupe une place importante. De très anciens poèmes mentionnent le Christ comme " Fils de Marie ", ils sont, au VIe siècle, le prototype du Stabat Mater qui ne sera composé quau XIIIe. Le Magnificat est chanté tous les jours dans les monastères. Ces chants, ces poèmes célèbrent Notre Dame avec des images et des accents très orientaux. Le thème parallèle dEve et Marie est fréquent.
(1) - "Lart chrétien de lIrlande ancienne révèle une influence orientale... la conception du combat ascétique est typiquement orientale... Dans la règle de St Columban on trouve une vingtaine de citations de Jean Cassien, et il est certain que des uvres chrétiennes venues dOrient furent connues en Irlande avant le VIe siècle..." Dictionnaire de spiritualité t72 col 1973 (Retour au texte) (2) - Il est étrange de voir en effet que larchétype légendaire du culte aux mystères dOsiris (qui voyagea dEgypte à Tyr, une fois mort, dans son cercueil de pierre, sur les flots et fut retrouvé par Isis grâce à un arbre verdoyant signalant sa tombe) ait été réemployé tel quel dans la légende de St Jacques de Compostelle et celles de nombreux saints Celtes ainsi que dans dautres mystères. (Retour au texte)
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