« Donc, ce dont il faut se souvenir, c’est que l’installation dans l’ère nouvelle reste fonction d’options individuelles ou, plus exactement, d’une adhésion de l’individu à des principes nouveaux et plus avancés. Or, c’est au-dedans de chacun que repose la clé du problème.
La pression des forces destinées à transformer les conditions existantes s’opère au niveau de l’être intérieur et à travers lui. Comme cette pression est uniforme sur toute l’humanité, il en résulte, chez certains, une inspiration et une action dynamiques qui recueillent l’accord du plus grand nombre, avec, bien entendu, la discordance due à l’interprétation égotique et cependant sincère de quelques-uns qui se supposent investis d’une mission, cette interprétation étant plus ou moins grave dans ses effets sur celui qui est concerné, bien que sans aucune conséquence sur l’ensemble.
Pour changer le monde, il importe donc de changer l’individu et, à cela, aucune des idéologies existantes ne parviendra. Elles sont du passé et sont incapables de renouvellement, du moins d’un renouvellement qui les mettrait en harmonie, en résonance, avec les conditions d’un temps nouveau.
C’est peu à peu que prendra consistance la formulation de règles et de conceptions valables pour l’ère en cours. En attendant, c’est à un foisonnement d’idées que nous assistons et celles-ci méritent attention, car c’est de leur réunion que naîtra une idéologie qui entraînera l’adhésion de tous, avec, ce qui est normal, l’exception des quelques irréductibles attachés encore à des valeurs mortes. »