L’un de nos enseignements permanents, suggéré à beaucoup, et transmis par d’autres, consiste à faire comprendre que le passé devient uniquement un fondement et que seul l’avenir a d’importance. Autrement dit, il est essentiel de ne pas sans cesse regarder en arrière mais, au contraire, de fixer son regard intérieur droit devant soi, pour suivre le sentier de la vie dans la direction voulue, celle qui mène à la réalisation ultime. Considérés dans cet ensemble majeur les épreuves, aussi dures soient elles, les bouleversements, aussi frappants qu’ils soient, prennent une valeur tout à fait relative. Sans aucun doute, dans de telles circonstances, la compassion, l’aide, le réconfort de tous les instants des uns vis-à-vis des autres, sont absolument nécessaires, mais, dans la progression côte à côte, chacun doit regarder devant lui, et même si c’est péniblement, l’avancée est ainsi assurée et la réintégration ultime inéluctable. C’est à quoi nous, les Très Sages de la Citadelle, veillons, sans désemparer, avec dévotion et avec amour, heureux de tout progrès, attristés de tout retard. Pour nous l’humanité n’est pas trop vaste, les hommes ne sont pas nombreux, aucun sentiment, aucun appel, aucun état d’espérance ne sont ignorés, et notre vibration est toujours prête à y répondre. 

Que la Citadelle Cachée des Sages soit considérée simplement comme une allégorie, cela est possible, et nous n’avons à cet égard aucune objection à formuler, car la Citadelle est à l’intérieur de chaque être, telle qu’elle est, avec ses remparts, avec ses murailles, avec ses tours et avec l’océan qui frappe les parois du site sur lequel elle est édifiée. Mais en l’objectivant, nous lui donnons davantage de force et elle constitue alors, pour nous, comme c’est véritablement le cas, un recours permanent dans notre démarche humaine, spirituelle, mystique, ou même et surtout initiatique. »