"Grâce aux leçons de mes Maîtres passés, j’ai eu peut-être l’avantage de savoir utiliser mieux que d’autres ces outils dont, bien avant qu’ils me soient prêtés, je reconnaissais la valeur en voyant ce qu’avec eux, mes Maîtres avaient su édifier. J’ai donc bâti plus rapidement que certains, ciselant la pierre brute et élevant, par degrés, les murs de ma maison.
Alors que je parachevais la toiture et que je croyais avoir, jeune encore, atteint le but, mon travail a été interrompu et j’ai reçu l’ordre de veiller sur d’autres, beaucoup d’autres, les accueillant à mon tour aux portails et leur montrant la meilleure manière de se servir de leurs outils.
J’ai ainsi laissé mon propre édifice en l’état mais, en conseillant les autres, en examinant comment ils construisaient leur demeure, en inspectant leurs outils, en encourageant chacun, parfois en chassant hors des portails ceux qui pouvaient nuire aux bons ouvriers par de fallacieux conseils, semer le doute dans leur pensée ou décourager leurs efforts devant la tâche à accomplir.
Ma connaissance s’est affinée et de l’ensemble en construction, j’ai retiré une conception vivante de totale unité, de sorte que mon propre édifice est mentalement achevé et que, lorsque l’heure sonnera, aidé au besoin de tous ceux que je me suis efforcé d’assister sinon efficacement, du moins avec bonne volonté, la toiture sera posée et mon œuvre terminée soumise à l’approbation du Grand Propriétaire des domaines."