La famille Beckford à la Jamaïque

Courte histoire de la Jamaïque
L'île de la Jamaïque fut découverte par Christophe Colomb en 1494. De 1509 à 1655, elle est sous domination espagnole. Des convois d'esclaves originaires d'Afrique de l'Ouest commencent à arriver tandis que les premiers habitants de l'île, les Arawaks sont également réduits en esclavage avant d'être presque totalement exterminés. En 1655, la flotte anglaise s'empare de la Jamaïque. En 1670, le traité de Madrid fait de la Jamaïque une colonie Anglaise. Dès 1673, a lieu la première grande révolte d'esclaves et jusqu'en 1690 les planteurs blancs connurent de nombreux assaults. Un traité est signé en 1738 accordant des terres à quelques-uns en échange de la paix.  Mais il y eut encore d'autres affrontements. L'esclavage ne fut aboli qu'en 1833. Le 6 août 1962, l'île de la Jamaïque proclame son indépendance avant de rejoindre les rangs du Commonwealth.

La famille Beckford à la Jamaïque
Dès 1695, on rencontre un colonel Beckford auquel est confié la mission de commander à des flibustiers jamaïcains. (Source) En 1742, un nommé Ballard Beckford devient le premier Grand Maître Provincial de la Loge Maçonnique N°193. (Source). Ballard Beckford mourut en 1764. C'était un homme aux manières extravagantes. Ses propriétés jamaïcaines étaient situées à St Mary. A l'époque de William Beckford père (1707-1770), la famille possède plus de la moitié des plantations de la Jamaïque. Leurs revenus provenant de la culture de la canne à sucre sont considérables. William Beckford fils projette de se rendre sur les terres familiales après sa disgrâce en Angleterre et le décès de son épouse. Mais, il est dit qu'il supporte mal le voyage et son bateau fait escale à Lisbonne avant d'aborder la grande traversée. Il repartira sans son hôte illustre qui restera plusieurs mois au Portugal. William Beckford n'ira jamais en Jamaïque.

Les oeuvres ci-dessous sont de George Robertson. Elles furent publiées par John Boydell à Londres en 1778. Ce sont des gravures sur cuivre de paysages de la Jamaïque parmi les terres des Beckford. Ces oeuvres proviennent du site "Kauai Fine Arts". Les légendes sont une traduction de celles qu'il propose.

Partie de la Rivière Cobre près de Spanish Town. Route avec des indigènes menant un char à boeufs le long de la rivière bordée par une vallée boisée.

Fort William avec une partie de la Rivière Roaring appartenant à William Beckford Esq.près de Savanna la Marr. Belle vue générale, rivière en fond, natifs traversant le pont, cases d'esclaves et constructions de plantation bien apparentes et maison des propriétaires dominant sur la colline.

Source de la Rivière Roaring sur les terres de William Beckford Esqr. Forêt tropicale au bord de la rivière, chemin avec un troupeau dirigé à travers la rivière et deux jeunes femmes avec des paniers de nourriture.

Pont traversant la rivière Cabaritta, sur les terres de William Beckford Esqr. Pont semi-circulaire en bois, habitants lavant du linge.

L'historienne de l'art, Madame Rosalie Smith McCrea a étudié ces peintures dans le cadre de ses recherches sur la représentation de Noirs dans l'art occidental au cours des dix-huitième et dix-neuvième siècles. Ses travaux sont consultables à la Bibliothèque Nationale du Canada : "Virtue and Commerce : The Picturesque Aesthetic in Jamaica as Seen by Beckford, Robertson and Boydell" (Source)

Pour mieux comprendre la Jamaïque de cette époque, on lira avec intérêt "Le Journal de voyage à la Jamaïque" de Lewis, un contemporain des Beckford, propriétaire comme eux à la Jamaïque. (Cet ouvrage est édité en français par les Editions José Corti.)

Auraient-ils un air de famille ?


Stanley Beckford,
célèbre musicien jamaïcain


James Beckford,
champion de triple saut jamaïcain

Tyson Beckford
top modèle et acteur d'origine jamaïcaine


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