Le passage sacré s’ouvre, étroit, entre la tête et le reste du corps.
Ce passage abrite une cavité bien étrange. Au milieu de parois, on y trouve une trompe, une fossette, des végétations, un arc et puis encore une pomme, un bouclier en forme de papillon, une bague, deux cordes dans un vestibule. Pour tout décrire, il faudrait un dictionnaire médical !!! mais je préfère rester sur la musique des mots qu’ils créent et partir sur leurs formes aussi étonnantes que variées pour m’inventer toutes sortes d’histoires. Grâce à tout ce bric à brac (!), nous avalons, nous respirons, nous parlons, nous chantons et nous entendons.
La gorge, puisque c’est d’elle qu’il s’agit est le siège des émotions qui peuvent s’exprimer.
Après le premier cri qui emplit nos poumons de l’air et de l’essence divine, la gorge permet de laisser couler le lait nourricier et de reconnaître les mélodieux accents de la voix de la mère. Un apprentissage ouvre alors la possibilité d’utiliser tous les trésors placés dans cet antre sacré pour les offrir au monde.
Certaines douleurs rendent muets : la voix tremble, se casse, disparaît, acculée aux tréfonds de la gorge qui se serre, quelque fois pour ne plus revenir et rester, tapie dans le noir du gouffre.
Certaines joies, elles, peuvent faire rire à gorge déployée, pousser des cris suraigus, à la limite de l’insoutenable, entraîner des flots ininterrompus de paroles. La voix est le porte parole de l’âme, elle transporte toutes sortes de messages, compris ou pas, cachés, affichés, codés, dangereux, mortels parfois, toute la gamme de l’humain s’offre par elle.
Alors aujourd’hui, je formule le souhait que la Voix ne transporte que des messages d’Amour, de Paix et de mutuelle Compréhension. Qu’elle vibre avec le plus d’harmoniques possible, qu’elle apporte le réconfort, que ses accents soient ceux de l’amour inconditionnel, de l’Union avec le Divin.
J’aime quand ta voix coule sur moi
quand elle sourd du creux de ton coeur
qu’elle jaillit sur le bord de tes lèvres
J’aime quand ta voix coule sur moi
qu’elle chavire doucement sur ma peau
et sombre dans mes sillons secrets
J’aime quand ta voix coule sur moi
qu’elle disparaît dans mon corps
pour y rallier des souvenirs enfouis
J’aime quand ta voix est en moi
où seule je peux l’entendre
me murmurer des serments d’amour
Que le temps n’effacera jamais