"Ton sanctuaire terrestre, aussi bien que les églises, les temples, les mosquées et les synagogues, a, pour toi et les autres, une forme matérielle déterminée, mais cette forme n’est qu’apparente. Essentiellement, elle est l’interprétation, par le mental informé par les perceptions des sens physiques, d’une masse vibratoire dont les composants se meuvent à diverses fréquences.
Il en est de même, d’ailleurs, de la création physique tout entière et il en est ainsi, également, de ton corps. La matière est soumise aux lois cosmiques et celles-ci accomplissent une mission constante et impersonnelle de création.
Mais suppose qu’elles soient sous la dépendance de l’homme. Ton sanctuaire et les édifices choisis pour exemple, pourraient prendre, à ton gré, des apparences différentes. Quoi qu’il en soit, le mot approprié vient d’apparaître : le monde est fait d’apparences ; il n’a pas la réalité qu’on lui confère. En outre, les sens physiques, tu le rappelles souvent toi-même, sont sujets à l’erreur et à l’illusion de sorte que ce monde apparent est encore différent dans l’interprétation qu’en ont les hommes.
Mais c’est dans ce milieu d’interprétations que l’humanité se manifeste, se développe et évolue. Elle ne se soucie pas de savoir si le monde est réel ou non. Elle tient compte de ce qu’elle perçoit et comprend, et elle s’en sert, sans se préoccuper de savoir si son environnement est une illusion et sans se demander si le fait de connaître la réalité derrière les apparences changerait quoi que ce soit à sa manière de vivre.
Nous avons là un exemple fondamental de ce qui peut être entrepris et réalisé à partir de conditions dont la réalité est absente et dont il est tenu compte uniquement des apparences.
Notons, en passant, combien il est paradoxal – et amusant ! – d’entendre certains taxer de « fantaisie », d’imagination ou d’irréalisme ceux qui, au-delà des apparences, s’efforcent d’appréhender la réalité et qui, au-delà du visible, cherchent à percer l’invisible, alors que tous les hommes, et naturellement eux-mêmes, vivent, en le sachant mais sans s’en soucier, dans un monde où la réalité est loin d’être ce qu’elle apparaît !"