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"Je reconnais être fondamentalement un incorrigible optimiste..."


"...Aujourd’hui, il s’agira seulement de jeter un regard rapide sur les conditions dans lesquelles est plongée une humanité dont le plus léger remous affecte, en bien ou en mal, chacun de nous.

Je reconnais être fondamentalement un incorrigible optimiste. Je ne puis, chaque jour, comme c’est mon habitude, méditer sur la mort sans que ma pensée, avec insistance, revienne sur la vie et s’y attarde.

Les noirs nuages annonciateurs d’orage me conduisent, par-delà eux-mêmes, vers le soleil toujours présent qui, bientôt, à nouveau, brillera. Si l’obstacle se présente, au loin m’apparaissent déjà des lendemains apaisés, et les problèmes, s’ils existent, n’ont de valeur que dans la solution qui les rejettera dans le passé.

La brièveté de la vie individuelle et celle de l’instant qui, à chaque instant, disparaît après avoir enfanté l’instant nouveau, ramènent au relatif ce que, seule, ma préoccupation ou ma pensée pourrait maintenir dans l’illusion d’une durée, voire d’une permanence.

Et je crois vraiment que, si tout un chacun adoptait une vision semblable des choses, les difficultés seraient, pour ainsi dire, jaugées du dehors, évaluées pour ce qu’elles sont, mieux affrontées et plus vite résolues, sans que l’on en soit autrement affecté que par une émotion de passagère surprise.

Autrement dit, chaque jour devrait être pleinement vécu mais être, en même temps, placé dans la perspective du lendemain, et même d’un plus lointain avenir, car c’est la mort, irrémédiable et inévitable, qui renferme toutes les solutions en mettant fin à tous les problèmes. Vus de la sorte, l’existence et son contexte de paix ou de tourment prennent leur juste mesure sans que règne jamais l’indifférence."


Raymond Bernard

Extrait de l’ouvrage "Les Lettres de Nulle Part“ - Editions rosicruciennes 1990 - Chapitre I (pages 8 et 9).


Les textes qui composent ces "Miscellanées" sont de Raymond Bernard (1923-2006). Les extraits des ouvrages sont publiés avec l’aimable autorisation de Madame Yvonne Bernard que nous remercions tout particulièrement.

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"Je reconnais être fondamentalement un incorrigible optimiste..."
1er octobre 2009, par M.G.

Une belle leçon d’optimisme aussi dans le dernier roman de Christian Bobin : "Les ruines du ciel", paru chez Gallimard, un chassé- croisé entre le XVII e siècle et le XXe pour "retrouver dans les ruines de la société actuelle les signes d’une vie heureuse toujours possible."


"Je reconnais être fondamentalement un incorrigible optimiste..."
10 septembre 2009, par Célestin

Dans ses « Réflexions sur la guillotine" «  Albert Camus offre un argumentaire rigoureux en faveur de l’abolition de la peine de mort, cette mort que les hommes, s’infligent entre eux dans les guerres tout autant que par l’exécution capitale
.Mais involontairement, peut être il renoue avec la tradition du momento mori .
A travers un pessimisme raisonné Camus sans illusions sur la bonté naturelle de l’homme et sans foi dans un âge d’or à venir ,cherchant la voie juste, cite les propos adressés à son compagnon de cellule par Bernard Fallot de la bande Masuy au service de la Gestapo condamné à mort après avoir avoué ses nombreux crimes : « Veux tu que je te dise mon plus profond regret ? Eh bien ! C’est de n’avoir pas connu plus tôt la Bible que j’ai là. Je t’assure que ne n’en serais pas là où j’en suis. »
L’optimisme on ne peut le placer dans la seule vie telle que nous voudrions qu’elle se déroule puisqu’elle s’achève dans le déclin ou la mort brutale mais on peut et on doit, c’est bien l’exemple que nous a donné Raymond Bernard le placer, inlassablement dans l’homme lui-même. Même l’homme le plus irrécupérable, le monstre en apparence peut ou aurait pu ou jusqu’à la dernière heure pourra être touché par la grâce.
Rien de lugubre dans le memento mori de Raymond Bernard mais au contraire une célébration du Vivant. « Aime et protège la Vie. »

Ne négligeons donc pas nos efforts pour porter à la connaissance de nos frères humains les textes éclairants, les paroles illuminées des sages d’hier et d’aujourd’hui, car cela peut changer bien des destins. Merci pour ces citations du 10 de chaque mois.



Site : Memento mori

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