"Quand la Pierre est née, l’alchimiste doit la nourrir comme un enfant |
Pierres d’illusions lundi 13 avril 2015 par Aïon |
En mai 2007, ce site proposait l’énigme N°36. Le « mystère » à découvrir était celui-ci : Elle a été découverte en 20 jours. Il s’agissait d’une des nymphes entourant Apollon et l’assistant dans son bain. Le groupe sculptural figure au sein du parc du château de Versailles dans une grotte du bosquet dit depuis « des bains d’Apollon » : la grotte de Thétis. Sur la photo élargie, on voit l’ensemble des trois blocs sculptés : l’oeuvre est due à Hubert Robert qui l’a aménagée dans un style « à l’anglaise » en 1778. Si vous êtes comme moi frappés d’une « paréidolie », cette sorte d’illusion qui consiste à associer un stimulus visuel sensé être informe à un élément clair et identifiable (souvent une forme humaine ou animale) [1], vous ne verrez plus les groupes de statues d’Hubert Robert… vous verrez avant tout l’ensemble du rocher, cette faramineuse tête de géant dont la bouche semble avoir bavé l’étang qui est devant elle, les yeux grands ouverts quoique un peu « battus » comme après une fête gargantuesque, notre groupe central d’Apollon et de ses nymphes paraissant juste un petit objet placé sur son nez, et, les deux groupes de chevaux des petits bouchons d’oreilles ! Mais il faut se déplacer pour chercher ces aperçus. Peu de photographes ont eu accès à cet angle de vue. Dans le cas de notre grotte, il faut se mettre de côté, par rapport au chemin qui y mène, et qui nous fait voir celle-ci habituellement de trois quarts. Il y en a beaucoup de par le monde, de plus célèbres que celle-ci. Serge Hutin, qui fut d’abord attaché au CNRS avant de se spécialiser dans les arts traditionnels (alchimie, astrologie), fut très intéressé par les rochers de Fontainebleau, qui, selon lui ne sont pas tous façonnés par le jeu naturel de l’érosion. Des mains humaines seraient passées par là en confectionnant des « proto-sculpture » en quelques sortes, qui auraient eu pour vocation de jalonner des parcours initiatiques, de préférences nocturnes. Des hommes de science prudents évoquèrent la possibilité que des randonneurs, ou des artistes séjournant à Barbizon aient exercé très récemment leurs talents sur quelques rocher de facture « moderne », comme pour cet éléphant par exemple... Il n’empêche, un doute demeure chez les amateurs de merveilleux… Mais pourquoi s’opposer à leurs rêves que nos ancêtres aient pu être guidés dans la forêt par des pierres sculptées, brillant à la lumière féerique de la lune ?... Quant à moi, pour évoquer les rites et les parcours initiatiques du passé je préfère les mégalithes, dont non seulement la forme, mais l’alignement, est comme un pont vers le ciel, son soleil et ses astres, ainsi qu’un appel à l’énergie de la terre et de l’eau. En ce qui concerne nos pierres d’illusion, j’aime l’idée qu’il faille faire un effort pour les voir tout à coup « animées », elles qui ne sont que des pierres façonnées par le temps et les éléments, présentant une forme qui nous amuse et nous remplit de joie. Cette joie, c’est celle d’avoir gagné cette vision en acceptant qu’elle soit éphémère : sous un nouvel angle de vue, elle disparaît. |
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[1] Pour en savoir plus sur la paréidolie, voir cette page : http://fr.wikipedia.org/wiki/Paréidolie |
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