INDIA-LOG E-mails expédiés au cours de 5 mois de voyage en Inde |
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11 février 2009 - 05:57
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Il y a certainement pire condition que de se faire masser pendant deux bonnes heures chaudes de l’après-midi par des jeunes gens pour lesquels je représente, sans être encore trop endommagé, ce qui sera leur futur fond de commerce. Privilège de senior du groupe. Les spiritualistes auront beau dire, il y a des moments où l’on se dit que ce que l’on a de plus profond, c’est la peau. Une amie me suggère d’ouvrir un cabinet ayurveda à mon retour et m’assure que je ne serai pas à court de patients, mais, outre le fait que masser à tour de bras fatigue, il faut savoir que ces massages se font souvent à deux, symétriquement de chaque côté du patient dont les sensations, si les masseurs sont bien synchrones, deviennent extrêmement satisfaisantes. Un masseur solo va devoir dépenser conséquemment le double de temps et d’énergie. Je transpire rien que d’y penser... Avant le massage Abhyenga, le patient, allongé sur une table de teck, est passé à l’huile, dont on a l’embarras du choix selon sa condition physique et le résultat désiré. Il n’est peut-être pas du goût de tout le monde d’être enduit - mais ne dit-on pas oint en parlant d’huile ? - "du haut jusques en bas" mais il est certain qu’après cette lubrification, les mains masseuses glissent sur toute la longueur du corps comme une immense caresse dont on ne voudrait jamais sentir cesser le va et vient. La suite de ce massage préliminaire est dite Podikizhy et consiste à tamponner tout le corps du patient dans le même ordre logique que l’Abyenga avec de petits sacs de tissu fin remplis d’une poudre végétale, mélange de râpure de blanc de noix de coco et de sel. Ces sacs sont mis brièvement à chauffer dans de l’huile tiède dont on vérifie la température comme faisaient nos grands-mères avec leur fer à repasser : sur le dos de la main, puis on applique ces sacs sur le patient à petits coups rapides et vigoureux. C’est revigorant, réchauffant, plaisant, alors que l’huileux Abyenga a plutôt tendance à endormir. Un peu de la poudre des sacs se dépose sur la peau, ce qui la purifie par abrasion délicate, et on est bon à la fin du massage pour une bonne sudation dans une boîte à vapeur d’où l’on ressort étincelant comme un sou neuf et avec un appétit de vivre vorace. L’ennui ici c’est que de douche chaude, y a pas, et qu’il faut se contenter de se déverser des seaux de flotte sur la tête. Heureusement que j’avais pensé à apporter mon savon et ma serviette ! Pour le prix, ça manque de service. La nuit venue, après et malgré une longue nage dans les vagues, un taï-chi sur la plage, un dîner végétarien, une quarantaine de pages de The Sea of Poppies (La Mer de Pavots) de Amitav Ghosh, je n’avais toujours pas sommeil : la libido me travaillait sérieux. Il était clair que j’avais encore besoin d’un massage, mais où trouver de l’huile et des masseurs, à cette heure avancée de la nuit ? |
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