INDIA-LOG E-mails expédiés au cours de 5 mois de voyage en Inde |
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08 janvier 2009 - 09:30
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De Goa à Hospet, 12h de car, et le lendemain un bus local me débarque à Hampi. Les Portugais furent éblouis par cette ville quand ils la visitèrent qq. années après leur débarquement à Goa et peu de temps avant le déclin irrémédiable de la dynastie Vijayanagar et la mise à sac de leur cité, vers le milieu du XVIe siècle. Mais ce qui en reste est éminemment suggestif de cette splendeur passée et m’a procuré autant d’émotion et de ravissement que ces autres cités mythiques d’Asie que sont Anuradhapura et Angkor. Trois jours donc à jouer les cabris dans les rochers ronds et à me faire lézard dans la fraîcheur des temples. Des temples majestueux, précédés de longs portiques qui auraient donné en Grèce des agoras, mais qu’on appelle ici des bazars, et flanqués d’un grand bassin à gradins où l’eau est parfois encore présente. D’une colline surmontée d’un temple l’ascension semble facile : les tailleurs de pierres (on se demande combien de milliers d’entre eux ont travaillé à éclater les roches comme des silex pour édifier cette ville) ont construit un escalier de dalles qui conduit au sommet d’où la cité se déroule comme un plan sous mes yeux. Qui se brouillent parce que tout à coup je suis pris de vertige : les marches qui facilitaient la montée se font glissantes et perfides à la descente, que je dois faire collé contre la paroi, à reculons, sur le derrière et pas fier le gars ! Arrivé enfin en bas, je préviens un jeune couple qui va se lancer dans l’ascension de ce qui peut leur arriver. Le gars me rétorque : Ca ne peut toujours pas être pire que dans les Himalayas ! Les Himalayas ! Autrement dit, vieux plouc, tu n’as rien vu et c’est trop tard pour toi... Trois jours parfaits à jouir du silence - plaisir rare en Inde - de ce site sans auto, sans moteur, suffisamment grand pour que les troupeaux de touristes grégaires s’y diffusent et disparaissent. Bref siphon-typhon sur Hampi. 1) Les routes étant ce qu’elles sont, plus tu es haut perché, plus tu es allongé, plus les aléas de la chaussée se répercutent dans ton corps. Et dès que tu entres et sors d’une agglomération, tu es secoué comme un cocotier par les speed breakers (ce qu’au Mexique ils appellent joliment des vibradores), càd des ralentisseurs. 2) Plus tard dans la nuit, j’ai commencé à trouver les moustiques particulièrement voraces. Même Odomos, la crème anti-moustiques locale, tartinée abondamment, ne les dissuadait pas. Par contre, si je tirais le rideau et laissais entrer la lumière du couloir, je n’étais plus attaqué. Alors j’ai compris que j’avais affaire à des bed bugs, des punaises ! Ce n’est qu’arrivé à Mangalore, devant la glace de l’hôtel, que j’ai constaté l’étendue des dégâts : avec la chaleur et la transpiration, l’allergie s’était diffusée vitesse grand V, et par une de ces boucles dont le destin a le secret, je me suis retrouvé exactement dans la même clinique que l’an dernier pour soigner le même bobo. Mais le docteur Shah, qui ressemblait à un vivisecteur névrotique sorti d’un film de Tim Burton, avait laissé sa place à un collègue qui a fait un grand ménage dans le cabinet. Pas plus mal ! Médocs, lotion calmante à l’aloé vera et deux jours deux nuits de sommeil non-stop, sans bouffer, juste boire, avaler les cachets, finir la lecture de Mr Biswas. Voilà ce qui peut arriver à un voyageur aventureux. Mais ça passe et on oublie. Et je me dis que j’ai de la chance d’être en Inde et de faire l’expérience de toutes ces choses, de rencontrer tous ces gens, au lieu de me morfondre dans l’hiver froid d’un pays sinistre. |
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