INDIA-LOG E-mails expédiés au cours de 5 mois de voyage en Inde |
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31 décembre 2008 - 11:45
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Olà ! Pour répondre à ta question, je dirai qu’entre Goa et le Portugal c’est un peu une histoire de je t’aime moi non plus. J’étais au Musée National hier où tout une salle est consacrée au mouvement d’émancipation de la tutelle portugaise, sous l’influence du mouvement gandhien qui souleva le reste du subcontinent. J’y ai appris que pour les nationalistes goans cette reconquista ne s’est pas faite sans mal ni sans combat : les Portugais ne voulaient pas lâcher le morceau et se repliaient en sabotant derrière eux tous les ponts qu’ils avaient construits. Quand on sait que Panjim est une île et que l’ensemble de l’état est traversé par des rivières, on imagine la difficulté de la progression. La lutte de libération commença en 1962 et Goa ne devint un état de l’Union Indienne qu’en 1987. Non, on n’entend pas parler portugais à Goa aujourd’hui, mais un dialecte marathi préexistant, le Konkani, qui a été certainement teinté de portugais : j’ai assisté à la représentation d’une sorte de comédie musicale satirique en cette langue où un acteur faisait rire le public en exagérant des terminaisons nasalisées en aon. Aujourd’hui, ce qui se parle le plus ce sont les langues des états environnants, le marathi et le kannada, ainsi que le hindi et l’anglais puisque Goa vit essentiellement du tourisme domestique et international. Non, pas de vinho verde, mais un blanc indien de cru non localisé dont le prix équivaut à deux grandes bouteilles de bière. Par contre ce qu’on trouve le plus ici avec les magasins de noix de cajou, ce sont les débits d’alcool, et crois-moi, il s’en débite en cette fin d’année. Les survivances portugaises sont surtout dans des troquets qui rappellent ceux de Lisboa où l’on peut manger du bon poisson (mais pas de morue), dans le style des maisons anciennes des vieux quartiers et dans l’art de vivre cool qui s’y laisse entrevoir et en fait le charme. Il y a 18 ans, Goa ne connaissait pas l’Internet, ni les portables ; les voitures étaient rares et les motos servaient de taxis (ce qui se fait toujours, mais moins fréquemment et beaucoup plus cher). La pension aux meubles traditionnels où je créchais est devenue un « hôtel de charme ». Le parc au bord de la Mondovi où se rencontraient, la nuit tombée, les gens partageant ma sensibilité, est devenu un « Jardin des Arts » désert. Goa est devenue une destination touristique où l’on vient de partout en hiver, s’éclater. Pour les Indiens, c’est un ailleurs où tous les excès semble permis. Nulle part ailleurs dans ce pays je n’ai vu une telle concentration de gens aussi ventripotents et d’enfants obèses. |
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