Enfin les voilà dissipés, les nuages qui nous cachaient à nous-mêmes notre véritable nature, les nuages de l’ignorance dans lesquels nous nous sommes développés comme dans un ventre. Depuis la sublime nuit originelle, le germe de lumière a grandi, il a voyagé dans les limbes de ses projections, il s’est cru perdu dans ses phantasmagories, mais il a fini par naître à lui-même.
Ce nombre 19 dont la somme est 10, transmet une vibration de l’unité, le "un" recouvre la conscience de son cercle maternel. 19 étant le 9e nombre premier, il montre clairement ici que les échelons de l’échelle des philosophes ont été gravis avec succès, qu’il a vécu les neuf périodes vers le retour au principe.
La lumière surgissant directement de la réalité dans le miroir de l’artiste, stabilisée sous forme d’eau mercurielle, lame 17, en voie d’unification et d’autoconnaissance, lame 18, apparaît dans toute sa majesté, pure de toute scorie, dans sa clarté originelle. L’illumination qui a troué le ciel du connaissant Maison-Dieu a maintenant envahi tout l’espace, il est délivré des vicissitudes du monde phénoménal.
Le soleil héraldique porte un visage, car la lumière n’est pas une chose, elle est l’être même, elle est le sujet véritable qui depuis le commencement des temps se diffracte, en de multiples apparences que nous prenons pour nôtre. Il a recouvré sa place dans la conscience du cristal, le Roi unique, le Sol invictus. Alors le rayonnement à double nature n’a plus aucun obstacle, il peut bénir de l’onction sainte les deux principes ; plus jamais ils ne se prendront pour "je", ils ont retrouvé leur nudité, ils savent ce qui est.
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