Un beau soir de mai
Je rendais hommage à l’Astre de feu,
sa contemplation m’avait emplie d’une joie sereine,
Point d’exaltation ni de transports fougueux
Mais un paisible état.
Dans le rougeoiement de sa course
Le ciel lui offrait des éclats de pourpre, d’ors et de sang
La mer se paraît de longs voiles chatoyants et subtils,
tout vibrait.
Les grands oiseaux d’argent et de sable, aux longs cous becqués de gueules
regagnaient leurs nids sur de hautes murailles de rochers, érigés dans la mer,
citadelles inaccessibles,
à l’instant précis où l’astre disparaissait,
le temps d’un respir
La roche qui m’avait offert un siège bienveillant pour ma vigilance se manifesta soudain
C’était léger, presque régulier mais bien présent.
Etait-ce l’effet de la chaleur sur la roche ?
Etait-ce l’effet de ma respiration calme ?
Etaient-ce les battements de mon cœur qui se faisaient présents et dont j’avais conscience ?
Non point, cela ne ressemblait à aucun de ces effets bien connus.
C’était une vibration douce, qui communiquait à mon corps en le faisant balancer très doucement de gauche à droite ;
Une fois la surprise passée, je restais attentive,
tout mon corps semblait éveillé à un dialogue d’une langue inexplorée.
La roche me parlait, ou plutôt elle s’exprimait en s’adressant à toutes mes cellules.
Elle allait chercher ces connexions enfouies qui correspondaient aux siennes
pour que je comprenne
Que je comprenne qu’elle était une partie de moi,
qu’elle avait des choses à me dire, à me confier,
pour que je sache la retrouver quand j’aurai besoin d’elle,
qu’elle serait là encore dans des milliers d’années
et que je pourrai accéder à tous les temps qu’elle a connu depuis son origine.
Elle est de toute nature, d’air de feu de terre et d’eau.