"Nous avons oublié ce que les pierres, les plantes et les animaux savent toujours. Nous avons oublié comment être ; être calme, être nous-mêmes, être où la vie se trouve : ici et maintenant. " (Eckhart Tolle)
Le menhir dans la forêt
dimanche 3 mai 2015
par Bayazid
Je marchais depuis un certain temps déjà, deux heures peut-être… Soudain, il fut là devant moi comme une apparition.
En Bretagne du Sud, on peut voir beaucoup de menhirs, alignés comme à Carnac, participant du même geste élancé qui les a fait naître, comme un appel du soleil, comme un message aux cieux, rassemblant leurs forces magnétiques conjuguées comme nos lointains ancêtres l’ont voulu, par respect et par foi.
On peut aussi voir des menhirs isolés, en terrain découvert. Cette situation leur donnent beaucoup de majesté : chacun d’eux est comme le centre d’un cercle, facilement imaginé, composé de fervents qui l’entourent rituellement.
Mais dans la forêt ?
Dans la forêt, découvrir une pierre levée, quelque soit sa dimension, fait surgir beaucoup d’émotion.
Comme je le fais souvent avec l’arbre de mon choix, j’avance vers la pierre et je l’enlace.
La sensation est bien différente.
Avec l’arbre, cette étreinte est charnelle.
L’écorce de l’arbre est tempérée, et pleine d’odeurs exquises. Le tronc de l’arbre bouge, les feuilles s’expriment en bruissements variés. On peut se sentir à la fois bercé et revigoré.
Avec la pierre, la sensation est magnétique au sens premier du terme.
C’est d’abord aux pieds, sous les semelles, que l’on perçoit comme un petit grésillement.
Puis l’énergie se propage de bas en haut (par la ligne des chakras, ou des séphiroths selon l’imagination active à laquelle on aura recours), et explose dans la tête, en lotus aux mille pétales, ou en couronne.
La forêt, dans notre histoire, a précédé les pierres levées, l’un des premiers actes humains de haute culture.
Mais l’on sait depuis une dizaine d’années maintenant que les arbres « se parlent » et communiquent avec leurs semblables [1]. Et l’on connaît le pouvoir magnétique des pierres, pouvoir associé aussi à la qualité des lieux choisis pour les ériger.
Les mégalithes sont nos premiers temples…
Comment vit donc un menhir dans la forêt ? La communauté des arbres l’accepte, c’est certain : ils se portent bien ensemble.
Il m’amuse d’imaginer que la cohabitation, toutefois, ne fut pas facile…
La pierre dressée, parfois, s’habille d’un manteau vert, en signe de participation.
Tous ensemble, dans leur verticalité, relient les énergies de la terre et du ciel. Tous ensemble créent entre eux une demeure accueillante.
Et moi, promeneur amoureux, voilà que j’ai une raison supplémentaire pour rendre visite à ces forêts doublement enchantées…
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Le menhir dans la forêt
2 février 2020, par Matt
Bonjour’
Les alignements étaient donc érigés sur les parcelles deboisées si j’ai bien compris, car devaient être vus.
Sinon, était-il possible que nos ancêtres aient érigés tout un tas d’autres mégalithes en pleine forêt, celle de leur époque ?
Cet article nous montre, à travers l’enchantement produit par une promenade solitaire en pleine nature bretonne, les vertus de l’étonnement. Toute personne étonnée se voit ouvrir la porte sur une forme d’éveil. Ici, le menhir dans la forêt incarne cet éveil. L’étonnement désarçonne. Littéralement être désarçonné, c’est tomber de son cheval. On se retrouve la tête en bas comme dans l’arcane 16 du tarot "la Maison Dieu". Il faut un renversement pour naître à une autre forme de réalité. Ce ne sont pas forcément les grand événements de la vie qui produisent cela. Une simple promenade peut suffire...
Sur la photo "il n’aurait pas dû se trouver là" : on a posé la forêt avant ou après le menhir ? A première vue, compte-tenu de sa conception géométrique, la forêt actuelle a été plantée bien après le menhir, dans un passé récent. Et ce qui ressemble à un chemin est visiblement tracé par les pas des pérégrinants vers ce menhir...
(j’aurai pu signer : un explorateur de menhirs du Pilat...dont plusieurs voient leur énergie inversée, devenue négative voir mortifère...ceci est un avertissement...)
Qui de la poule ou de l’oeuf qui de la forêt ou du menhir était en premier ?
Il peu y avoir une inversion des énergies sur les pierres mais surtout, une énergie bonne devient mauvaise si on y est exposé trop longtemps au moment moment etc.. C’est toute une science perdue. Merci de l’avertissement aux apprentis sorciers.
En effet, il existe dans le Pilat plusieurs champs mégalithiques dont on peut, avec de bonnes oreilles, entendre le chant...Certains sont même très sympathiques, avec des têtes de gros minets tournées vers le ciel, avec un trône de géant ; d’autres sont devenus moins sympathiques tel un lieu où, à côté de la superbe aiguille d’acupuncture terrestre restée debout avec son magnifique et énigmatique visage, on peut trouver un menhir écroulé en trois morceaux. Là, le lieu est devenu peu fréquentable du fait de l’inversion de ce que l’on appelle le maillage Hartmann : on y passe mais on y reste pas. Trois téméraires se moquaient de ce que disaient les gens du pays et, par bravade, ont décidé d’y passer une nuit...le résultat a été mortel, chacun à leur tour et différemment. Les anciens de Bourg-Argentat (musée local de la sorcellerie) et de Saint Sauveur-en-Rue s’en souviennent.
Les mégalithes de Bretagne du Sud sont le fait d’une vague de sédentarisation des populations au néolithique, vers 4000 av. J-C.
Les alignement ont été conçu dans une plaine (après défrichement, donc). Les menhirs isolés pourraient avoir été dressés en l’honneur d’un homme vaillant, ou pour tout autre raison que nous ne connaissons pas. A l’époque, probablement, la région étaient couverte de forêt. Les menhirs isolés ont-il été dressés en plaine défrichée ou en forêt, comment le savoir ?
Les Celtes appréciaient la Nature, et probablement la forêt, d’après ce qu’on connait de leur cosmologie, des représentations de thème celtiques gravées par les compagnons sculpteurs sur les chapiteaux romans (le verbe, la parole, représentés par une branche de feuillage sortant de la bouche..) ainsi que de ce qu’on connait des rites druidiques. Mais les celtes sont arrivés dans la régions au 7ème siècle avant J-C. Ils ont découvert les mégalithes !
La forêt qui figure actuellement "autour des menhirs" n’est certainement pas la forêt d’il a 7 000 ans ! Que la Direction des Eaux et Forêts puisse décider, dans les forêts soumises à leur gestion, d’organiser les chemins de manière à mettre un beau menhir en valeur n’est pas étonnant. Cela n’ôte rien à l’enthousiasmante surprise de le découvrir là, et à la mystérieuse beauté de ce mariage, élancé vers le ciel, de la pierre et de l’arbre !
Ce n’est sans doute pas la forêt de il y a 7000 ans, les Celes on découvert les menhirs. Mais il y avait certainemnt quand même des forêts à l’époque ou je me trompe ? Ce qui pose la question d’avoir placé des menhire en pleine forêt.
Il faut admettre que menhirs et forêts cohabitent aujourd’hui, probablement par le fait du hazard, comme on retrouve des ruines antiques dans les forêts, que la nature pousse à se développer en l’absence de contraintes agricoles ou industrielles. Ainsi les menhirs n’ont peut-être pas été placés en pleine forêt, ils s’y sont trouvés, tout simplement !
Après, on peut trouver un sens à cette "cohabitation", et -surtout- on peut en déguster le charme.
Certains amants n’hésitent pas à laisser une trace de leur passage, en gravant leurs initiales enlacées sur la pierre d’un édifice ou dans l’écorce d’un arbre, sans doute en réponse à votre question. Nous voyons ici, comment, en parallèle, la pierre et l’arbre portent la mémoire des sentiments humains, pourtant si soumis à l’impermanence !
Sur un même territoire breton, les mégalithes furent choisi par nos ancêtres du néolithique pour pérenniser leurs connaissances et leur foi. Bien longtemps après les Celtes ont plutôt choisi l’arbre, comme symbole et centre de leurs rituels.
Dès lors, l’union des pierres levées et des arbres est devenu évidence...
Dans son ouvrage La Science des Mages, Papus écrit :
...mais un arbre m’a dit mon Maître spirituel, ne peut étendre ses branches chargées de fleurs vers le soleil, sans que ses racines ne s’étendent proportionnellement vers le centre noir de la Terre.
Qui est donc ce Maitre spitituel que cite Papus ? Et bien il nous le dit souvent : "j’ai deux Maitres, l’un intellectuel Saint-Yves d’Alveydre et l’autre spirituel..." Et ce Maitre spirituel s’appelle Nizier-Anthèlme Philippe plus communément connu sous le nom de Maitre Philippe de Lyon !
Pour moi il ne fait aucun doute qu’il aurait pu porter le titre de Mage (et d’Alchimiste) et là il nous donne un leçon quant à la nature...
La rencontre de ce menhir en pleine forêt semble aussi insolite que la découverte d’une tombe en pleine campagne. Qui est chose possible en Corse mais ailleurs le péril n’a de chances qu’en une certaine Arcadie qui inspirerait le peintre Nicolas Poussin curieux de la géographie de l’Aude et son pays d’Arques. Mais là autour de ce menhir pour de gardiens, les mystères de l’être de la vie et de la mort rodent cependant et comme le menhir nous nous sentons enlacés par le promeneur par les phrases de son récit aux miroitements enchantés tout au moins.
pardon pour la coquille " Mais là autour de ce menhir , point de gardiens. ; ;"
Au fait est ce vous savez d’où vient le mot "coquille" inventé par les ouvriers typographes ? Une blague de potaches consistant à effacer une lettre sur laquelle on se pose.. je vous laisse deviner. On se couchera moins bête !