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"La légende des Sept Dormants"
Le Sommeil des Sept Dormants
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Le Sommeil des Sept Dormants
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Le sommeil est une étrange expérience. Les uns ont l’impression d’y perdre leur temps, les autres de s’y ressourcer. Les anciens avaient inventé le "soma", jus de plante permettant d’accéder à "l’ivresse sacrée". Ils avaient aussi créé deux entités jumelles : Hypnôs, le sommeil et Thanatos, la mort. Le sommeil suspend le temps et place le dormeur hors de ses habituels repères. Les contes traditionnels en gardent traces : si l’on a en mémoire le sommeil centenaire de la Belle au Bois Dormant et de tout son château, on se souvient moins souvent que Blanche Neige tuée, en apparence, par la pomme empoisonnée de la sorcière n’est en fait que plongée dans une léthargie magique dont elle s’éveillera toute fraîche auprès de son prince. Ainsi en est-il des Sept Dormants : ils se réveillent comme ils se sont endormis. Ils ont le même âge, les mêmes habits, la même monnaie en poche. Ils reprennent le cours de leur vie là où le sommeil les avait enlevés dans les montagnes d’Ephèse. Il est étonnant de voir cette aventure merveilleuse se dérouler en la ville même où de nombreux témoignages anciens placent la Dormition de la Vierge, la mort de Marie Madeleine et celle de l’apôtre Jean. Tous les trois, ils sont au pied de la croix au moment de la crucifixion, tous les trois sont témoins du coup de lance au côté droit de Jésus - ce coup de lance qui est, pour certains, le signe de sa mort et pour les autres, la blessure libératrice qui lui permit de ne pas mourir étouffé. Marie, Marie Madeleine et Jean, les premiers témoins de la Résurrection, achèvent leur vie à Ephèse tandis que l’épopée des Sept Dormants naît dans ce sillage lumineux. Mais, si nul ne discute la réalité de la mort de Jean, ni celle de Marie Madeleine, il n’en est pas de même pour la Vierge Marie. Ayant donné naissance au fils de Dieu, elle ne peut être que pure et ignorer les affres de la vie physique. Les Pères de l’Eglise en débattront longtemps, jusqu’à ces temps modernes où de nouveaux dogmes concernant la Vierge sont régulièrement édictés. Aux premiers temps du Christianisme, on parle de la Dormition de la Vierge, comme un long sommeil précédant son enlèvement au ciel. L’Occident chrétien bientôt ne retiendra plus que cette notion d’Assomption tandis que l’Eglise d’Orient restera fidèle aux origines. Éphèse serait ainsi le lieu présumé de ce "passage" de la Vierge Marie d’un monde vers l’autre après avoir abrité longtemps le temple de Diane Artémis figurant parmi les sept merveilles du monde. La Déesse-Mère prend ici toute sa puissance génératrice de vie. Et le sommeil, cette petite mort, devient le symbole de cette graine qui dort en terre l’hiver durant pour renaître au printemps porteuse de fruits nouveaux. C’est Déméter et Perséphone de l’antique Grèce, c’est aussi tout l’enseignement de l’année eucharistique et des fêtes qui la ponctuent. Lors du pèlerinage à Vieux Marché, en Bretagne, on rencontre ces mêmes forces illustrées alentour : le dolmen et la source des Sept Dormants, bien sûr, et la date du Pardon : "le premier dimanche après la fête de Sainte Marie Madeleine". Mais aussi cette Vierge que l’on vénère couchée dans la chapelle du Yaudet à Lannion et cet autre "Dormant" dont la vue nous saisit dans la crypte de l’église templière de Brélévenez : le Christ entouré des siens, allongé à terre, lors de la mise au tombeau. Car c’est bien Lui qui est au cœur de l’histoire des Sept Dormants, cet envoyé divin, qui en est le personnage central puisque sans lui, rien ne serait : ni foi chrétienne, ni persécution, ni caverne, ni sommeil, ni... Le Christ, celui que l’on appelle dans l’Ancien Testament : "le lion de Judas" est Roi du Monde et à ce titre, sa Mère fut instituée Reine et on le représente, la couronnant aux frontons de nombreuses cathédrales. Ainsi, au fil du calendrier, nous traversons le signe du Lion : il s’ouvre avec la fête de Marie Madeleine, le 22 juillet, se poursuit le 27 juillet par la fête des Sept Dormants, puis la lumière de la Lugnasad celtique se joint à la célébration de la Transfiguration où Elie et Moïse, d’autres "endormis", se montrent aux côtés du Christ. Les jours suivants nous conduisent à la très belle fête mariale du 15 août, l’Assomption de la Vierge. Et dans le secret du cœur, les plus attentifs, célèbrent la sortie du signe du Lion et l’entrée dans le signe de la Vierge avec la fête de Marie Reine, quinzième mystère du Rosaire, le 22 août. La mort n’est plus. Un sommeil extraordinaire lui fait place. Il conduit, par un parfait abandon à la volonté divine, à l’illumination royale, au couronnement, à Khéter... "Durant la nuit, les âmes sont unies à Dieu." "Entre tes mains, je remets mon esprit" "Merci Seigneur, de m’avoir rendu la vie et d’ouvrir une fois de plus mon cœur à ta sagesse et à ta connaissance." |
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Les illustrations proviennent des sites suivants : la Belle au bois dormant provient du site de la BNF, la Dormition de la vierge de http://perso.wanadoo.fr/la.dalmerie. La mise au tombeau est une photo "bldt.net". Le dessin des Sept Dormants est une création originale des "Baladins de la Tradition". |
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