Le Maître Inconnu
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Cet article fait partie d’un dossier intitulé : Le mystère d’une marque au "Quatre de Chiffre" Je l’ai dit en introduction de cette étude, c’est probable sans être certain. En effet, Toulouse, capitale de la région, fut rapidement sous l’emprise de l’Eglise catholique romaine après la répression des hérésies cathares. L’arrivée des premiers imprimeurs (des typographes allemands) en 1476, fut très bien accueillie par les ecclésiastiques, pour qui elle représentait « l’art divin ». Les besoins de l’Eglise en livres imprimés étaient importants : livres d’heures, livres de messe, manuels de confession ou de prédication pour les clercs, livres d’indulgences et livres de piété populaire pour les fidèles. Les imprimeurs allemands ont été les premiers à imprimer tout ce que l’Eglise attendait d’eux, y compris, en 1488, la première « Imitation de Jésus-Christ » d’Ignace de Loyola, fondateur des jésuites. Puis les premiers imprimeurs toulousains ont structuré une profession qui s’est rapidement développée, derrière Jean Grandjean premier syndic de l’association des libraires qui se réunissait régulièrement à la chapelle Saint Quentin à partir de 1510 [1]. Au moment des guerres de religion (à l’époque de notre blason de Mirepoix), l’imprimeur Guyon Boudeville paya de sa condamnation à mort ses ouvrages de propagande protestante, et le libraire Braconnier fut également pendu : Toulouse était un bastion catholique bien défendu par une présence efficace des Jésuites et des Dominicains. La dynastie des Colomiès règnera ensuite sur l’imprimerie toulousaine jusqu’en 1750, aux côtés des Grandjean et des Vieillard.. Jacques Colomiès dont la carrière s’étend de 1537 à sa mort en 1594, fait partie des défenseurs du catholicisme romain le plus intransigeant. À la date qui figure sur le blason de Mirepoix, il est l’imprimeur attitré du clergé languedocien. Mirepoix était également un bastion catholique. Comment se présentait une « librairie » à la fin du XVIe siècle à Mirepoix ou dans les petites villes du Languedoc ? Pourquoi le propriétaire de la marque ne serait-il pas un ecclésiastique d’ailleurs ? Paul Delalain (opus cit.) avait remarqué cette particularité, et l’avait attribuée au souhait de « désigner le rang de l’artiste ou de l’imprimeur dans sa corporation, comme les croix à simple, double ou triple croisillon passaient à une certaine époque pour distinguer la hiérarchie des dignitaires ecclésiastiques ». L’évocation par Delalain du « rang de l’imprimeur dans sa corporation » ne m’a pas convaincu. Le Quatre de Chiffre est une marque de Maîtrise, y a-t-il chose plus importante ? La marque d’un groupe ou celle d’un individu ? La localisation de la marque |
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– La gravure tirée de "L’Imitation de Jésus-Christ" imprimée par Henri Mayer le 28 mai 1488 à Toulouse provient du site : http://www.occitanie.org/. On ne connait que cinq ou six exemplaires de ce précieux livre.
[1] Pour tous ces développements sur l’imprimerie à Toulouse, lire « L’imprimerie à Toulouse et en Languedoc » [2] AGLA comme Atha Guibor Leolam Adonaï : « Tu es fort éternellement, Seigneur » |
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