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L’énigme de la cathédrale de Cahors
Les évêques croisés bâtisseurs de la cathédrale de Cahors
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Les évêques croisés bâtisseurs de la cathédrale de Cahors
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Pour revenir au début de cet article... L’édification de la cathédrale Saint-Etienne est sans doute le fait de deux hommes : Géraud II de Gourdon et Géraud III de Cardaillac, tout deux furent évêques et croisés, participant activement à la première croisade. L’idée d’édifier une cathédrale dédiée à saint Etienne sur l’emplacement de l’église bâtie au VIIe siècle par Saint Didier revenait peut-être à Géraud II de Courdon, qui fut évêque de Cahors de 1068 à 1074. Après avoir quitté sa charge, il accompagna pour la première croisade Raymond de Saint Gilles, comte de Toulouse, dès 1096, en engageant une partie de ses domaines et possessions pour financer l’expédition. Il participera à l’efficace mais sanglante prise de Jérusalem, qui fut l’un des plus abominables massacres de l’histoire [1]. Mais pendant que l’ancien évêque guerroyait, le nouveau, Géraud de Cardaillac, qui était évêque depuis 1083, fit commencer les travaux de la cathédrale Saint-Etienne vers 1090. En Terre Sainte, après sa participation à la prise de Jérusalem, le comte de Toulouse Raymond de Saint Gilles avait entrepris la conquête de Tripoli et des villes avoisinantes dès 1102, pour se tailler un fief. Alors que l’opération avait presque abouti, il mourut en 1005. [2] Chose extraordinaire : après sa mort, Tripoli toujours assiégée ayant besoin de renfort, le nouveau comte de Toulouse, Bertrand de Tripoli (le bien nommé) part achever la conquête de son père en 1108, avec les deux Géraud : l’ancien évêque Géraud de Gourdon… et le nouveau (toujours "en exercice ») : Géraud de Cardaillac ! Les deux évêques de Cahors ne sont pas les seuls à avoir participé à la première croisade : Adhémar de Monteil, l’évêque du Puy-en-Velay, avait eu un rôle important avant sa mort en Terre Sainte en 1097, rôle qui paraît avoir été d’ordre plus spirituel que militaire. Géraud de Cardaillac aurait rapporté de Terre Sainte une relique : la fameuse « Sainte Coiffe » [3] qu’aurait porté le Christ durant ses trois jours au tombeau. [4] La cathédrale fut consacrée par le pape Calixte II en 1119, Géraud III de Cardaillac était mort depuis cinq ans, car il ne survécut pas à son retour de Tripoli. C’est son successeur, Guillaume de Calmont d’Olt, qui a donc reçu le pape. C’est également Guillaume de Calmont qui a fait réaliser les parties basses de la nef, ainsi que les deux portails, dont le portail Nord qui nous intéresse tant ! À la même période, durant le ministère de Bernard de Clairvaux, il faisait d’ailleurs édifier l’abbaye cistercienne Notre-Dame de Bonneval, en pays d’Olt, qui n’est pas sans rappeler la cathédrale Saint-Etienne. Le fait que la cathédrale Saint-Etienne ait été édifiée durant la croisade des évêques de Cahors peut-il éclairer la signification de l’ensemble des sculptures de l’archivolte du portail roman réalisées vers 1140 ? |
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Les photos proviennent des sites : http://www.christ-roi.net/images/f/..., http://www.uquebec.ca/musique/orgue..., http://www.abbaye-bonneval.com/Fram..., http://fr.wikipedia.org/wiki/Salles... [4] Certains auteurs avancent que cette coiffe n’aurait été rapportée en Languedoc qu’après la prise de Constantinople, au moment de la IVe croisade : http://www.editionsjcgodefroy.fr/pa... |
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