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Hanoukkah mardi 7 décembre 2004 par Rosine de Beaucourt |
Il était une fois une histoire de luttes, de révoltes, de victoires et de libertés intérieures. Une histoire de lumière, de repos et de paix. C’était en 3597 du calendrier hébraïque, en 167 avant l’ère chrétienne, en Judée, où régnait alors un roi syrien Antiochus IV Epiphane, de la dynastie des Séleucides qui entendait helléniser son royaume entier. Le culte juif fut interdit, ni rituel, ni étude de la Torah autorisés, sous peine de mort. Certains juifs optèrent pour l’assimilation à la culture et religion grecques, d’autres s’organisèrent pour poursuivre en secret leur vie religieuse et la transmission de l’enseignement. La famille des Hasmonéens, conduite par le vieux Grand Prêtre, le Cohen Gadol Mattathias, père de cinq fils, fut de ceux-ci. Le premier livre des Maccabées nous raconte alors la profanation du Temple de Jérusalem, qui déclenche la révolte armée, lorsque Antiochus Epiphane érige sur la place de Mondiine, petit village près de Jérusalem, un autel destiné à recevoir des sacrifices aux dieux païens. Les résistants, sous le sigle du ralliement Makabi "Mi-Kamokha Baelim Hachem" (Qui est comme Toi parmi les Puissants, O Eternel) se réfugient dans les montagnes sous la direction du Grand Prêtre Mattathias puis, à sa mort, sous celle d’un de ses fils Yehoudah. Trois ans de combats, le parti des Macchabées sort victorieux sur des soldats pourtant nombreux, il reprend Jérusalem en 165 avant l’ère chrétienne. L’autel souillé fut démoli et les Macchabées édifièrent un nouveau Temple. Le 25 du mois de Kislev de l’année 3595, ce fut l’inauguration du Temple ou "Hanoukat Habaiyit", qui donna son nom à la fête de l’Inauguration. Le Temple purifié, les ustensiles sacrés fabriqués, pour allumer le candélabre, ils ne trouvèrent qu’une seule fiole d’huile scellée et consacrée par le Grand Prêtre, et juste suffisante pour brûler une journée. Or, l’huile alimenta le chandelier pendant huit jours. D’où l’allumage des lumières huit soirs durant, seul rite caractéristique de cette fête. En souvenir du miracle... Hanoukkah, fête de l’Inauguration, des Lumières (Hag ha-Ourim) a lieu du 25 Kislev au 3 Tévet. En 2004, cette fête est célébrée du 8 au 15 décembre. Le Hallel est récité chaque jour en totalité ainsi que les passages tirés des Nombres (7, 1 - 8, 4) pendant la semaine. La bénédiction est formulé en 13 mots pour faire allusion aux 13 caractéristiques de miséricorde. Chaque soir, à la tombée de la nuit, on allume une lumière de la Hanoukkia (chandelier à huit branches) pendant huit soirs, à l’aide de la bougie-Serviteur, le Chamach, qui fait office de propagateur du feu et se place un peu plus haut ou décalée. On le fait progressivement et non toutes les huit en même temps. Les lumières doivent brûler au moins trente minutes après la sortie des étoiles, être bien visibles afin de "rendre public ce miracle". Et l’allumage s’effectue en remontant de gauche à droite en disant : "... Ces lumières sont sacrées et il ne nous est pas permis de nous en servir mais seulement de les regarder." C’est une fête familiale et de réjouissances, on s’amuse, danse, chante, joue et les enfants reçoivent des cadeaux. D’après la Kabbale, le nombre et la position des lumières allumées correspondent au déploiement du nom de Dieu EHYE (Aleph-Hé-Yod-Hé) qui signifie " Je serai". A Hanoukkah, c’est la réalité d’en bas, de ce monde qui devient lumière. En huit jours, nous avons l’art d’allumer un espace libéré, de prendre le temps de regarder cette étincelle, de la méditer, de suivre la lueur des huit Séphiroth de l’arbre de Lumière et de faire vibrer par le chant et la lumière cet Infini (En-Soph) fluide, d’où jaillit l’étincelle. Le miracle se fait de nuit, et c’est dans cette expérience de la nuit sur tous les plans que nous pouvons sentir d’où vient la Lumière et la faire revivre dans notre propre maison, dans notre être intérieur, lentement, progressivement et la diffuser vers les autres. Nous sommes la bougie-Serviteur, le Chamach.
"Les lumières de Hanoukkah sont comme des mains de Lumières tendues pour le dialogue et la paix." (M.A. Ouaknin) |
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