Maître Bruno
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« Sa mort m’a bouleversé… J’ai suivi les cours de ce maître pendant quelques années et, avec la grâce de Dieu, j’en ai beaucoup profité ; je rends grâce à Maître Bruno de ces progrès et, puisque je n’ai pu, lui vivant, le lui témoigner, j’ai décidé de le faire maintenant pour son âme. Voilà pourquoi je conserverai son souvenir, avec tous ceux qui l’ont aimé dans le Christ, tant que je respirerai. » Ainsi s’exprime, parmi des dizaines d’autres personnalités de son temps, l’abbé Pierre de Saint-Jean-des-Vignes lorsque, selon la coutume, arrive à lui, depuis la lointaine Calabre, le Rouleau funèbre annonçant la mort de Bruno de Cologne. Cent soixante-dix-huit témoignages inscrits sur ce Rouleau sont parvenus jusqu’à nous. Tous soulignent avec une réelle émotion intérieure, la grande érudition, la belle humanité, la toute-clarté de la vie mystique de celui que le christianisme ne tardera pas à qualifier de saint. Né à Cologne vers 1030, vraisemblablement d’un père ecclésiastique [1], il entre au service de l’Eglise comme clerc et suit des études qui le conduisent très jeune en la ville de Reims. Là, il se forge de solides connaissances philosophiques et théologiques et, excellant dans ces domaines, reçoit très tôt la charge d’écolâtre et l’un des soixante-douze canonicats du chapitre de Reims. De son enseignement, tous ses élèves se souviennent, même bien des années après. On croit savoir que, loin des exposés magistraux, il aime à pratiquer le dialogue de maître à disciple, et, ce, avec les qualités humaines et spirituelles que décrivent ses contemporains : « docteur éminent », « guide vers la sagesse », « maître surpassant tous les autres maîtres », « lumière de toute science », « modèle de vraie justice », « perle de sagesse »… L’archevêché de Reims, centre universitaire reconnu de l’époque, traverse une période troublée lorsque Manassès de Gournay est nommé à sa tête et se laisse aller à une corruption qui sème le désordre dans les esprits. Après bien des errements, il est excommunié. Tout naturellement, c’est vers un homme de qualité que l’on se tourne pour relever le diocèse de ces épreuves. Maître Bruno a cinquante ans lorsqu’il se voit proposer le premier siège épiscopal du royaume de France. Quelle belle et juste consécration, pensent ses frères et disciples ! Mais Bruno refuse. Depuis longtemps, il se sent appelé à une autre vie. L’érudit, l’homme de dialogue, le champion de la Parole de Dieu décide de se retirer dans le silence de la contemplation… Stupéfaction de la chrétienté rémoise ! |
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Les illustrations proviennent des sites : http://es.wikipedia.org/ et http://fr.wikipedia.org/. [1] Voir à ce sujet l’ouvrage de Bernard Bligny : « Saint Bruno, le premier Chartreux » Ouest-France Université – 1984 – Chapitre 1 |
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