Les grandes fêtes sont passées, l’Epiphanie a eu lieu, nous voilà bel et bien au mois de janvier, dans la nouvelle année... Comment ne pas terminer notre périple en saluant Janus, le gardien des portes de l’antique panthéon romain ?

Janus est un étrange personnage doté d’un double visage. On raconte qu’il accueillit Saturne alors que ce dernier avait été chassé du ciel par Jupiter et que Saturne, le maître du Temps, aurait donné à Janus le don de la "double science", celle qui consiste à naviguer tout aussi facilement dans le passé que dans l’avenir.

Janus est jeune et vieux à la fois, il pose son regard tranquille sur hier en contemplant sereinement demain. C’est pour cela qu’il est devenu la divinité des portes, car celles-ci ont deux côtés et séparent - ou rassemblent - l’espace que nous venons de quitter de celui dans lequel nous pénétrons.

"Brise les moules du passé," semble-t-il nous dire, "mais garde intacts son génie et son esprit, sinon tu n’as pas d’avenir." [1]

Janus est le symbole des dualités enfin unifiées, des contraires réconciliés, des générations rassemblées. Il était autrefois reconnu comme le dieu de la Paix.

"Je régnais au temps que la guerre supportait encore les dieux et que les divinités fréquentaient les habitations des hommes. [...] Je n’avais rien à faire avec la guerre : je gardais la paix et les portes." En me montrant la clef : "Voici, dit-il, les armes que je porte." [2]

Merci à toi, Janus, d’avoir veillé sur la réalisation patiente et l’ouverture virtuelle de chacune de ces 49 portes !

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Les photos prises à Chartres proviennent du site http://www.belissor.net/.

[1] Sri Aurobindo