![]() |
Elie dans la tradition judaïque
|
Pour revenir à la page précédente de cette étude... Ici aussi le prophète tient une place importante.
Pour nos frères Juifs, Elie est également vivant pour l’éternité puisqu’il fut enlevé sur un "char de feu" jusqu’aux cieux. Dans le Zohar, "ha sepher ha zohar", (le livre de la merveille), Rabi Schiméon Bar Yochaï expose qu’il a trouvé une solution à ce mystère dans le livre du premier homme où il est écrit :
Dans le Judaïsme,
Les deux grands courants mystiques apparus après la clôture du Talmud, la Kabbale et le Hassidisme, le revendiquent comme père spirituel.
Rabi Schiméon Bar Yochaï, fondateur de la Kabbale, fut directement instruit par le prophète et les plus grands kabbalistes, tel Rabi Isaac Luria Ashkenazi au XVIe siècle, aussi nommé Ari Ha Kaddosh (le saint), se réclament tous de son initiation directe.
Le Hassidisme, fondé en Pologne au XVIIIe siècle par Rabi Israël Baal Schem Tov (le maître du bon nom), a été également favorisé par Elie en la personne de son fondateur, puisque c’est le prophète lui-même qui a prédit à son père la naissance ce cet enfant merveilleux, en précisant qu’"il illuminerait les yeux d’Israël".
Dans la tradition Juive, le rôle d’Elie est étroitement associé aux jours du Messie. Le Nouveau Testament en garde des traces puisque des sceptiques qui interrogent Jésus, lui disent qu’avant le Messie doit venir Elie.
Sa fonction eschatologique, par contre, n’est pas très arrêtée. Elle semble en dépendance de telle ou telle tendance du judaïsme.
Néanmoins cette participation du prophète à la fin des temps a bien un fondement scripturaire dans le livre de Malachie 3 :1 et 23 à 24. Si la grande tradition juive attribue le rôle messianique principal au fils de David, une certaine tradition rabbinique n’hésite pas à considérer Elie comme le seul agent " humain " du salut.
Sa tâche, à la fin des temps, consistera à redresser le Temple, et oindre le Saint Messie ; on pense ici à Jean le Baptiste. Pour le présent, l’esprit d’Elie, préside à la circoncision, (que nous pouvons considérer comme une initiation) et, dans la synagogue, un siège lui est réservé en bonne place. La nuit de Pessah, c’est dans les familles qu’une chaise et une coupe de vin lui sont réservées. Il est de coutume de lui ouvrir les portes afin que le prophète puisse répondre à l’invitation. Il y manque rarement, mais seuls les yeux absolument purs peuvent le voir... Dans les écritures hébraïques, nous devons également noter une sorte d’antinomie entre Moïse et Elie ; le premier est le législateur, l’inventeur du culte, ou, en tout cas celui qui le met en forme. Elie est plutôt le tenant d’une tradition prophétique et mystique, souvent rivale de la religion d’état, en tout cas peu tendre à l’égard du pouvoir royal qu’elle a charge d’oindre et de guider. Ces deux tendances s’affrontent régulièrement dans l’histoire d’Israël jusqu’à la disparition du Temple en 64. Cette lutte transparaît dans la rédaction de la Torah, où les strates écrites par l’une et l’autre tendance alternent au sein des mêmes livres voir des mêmes chapitres. Ce qui explique que des événements puissent être relatés deux fois consécutives de manières différentes. |
Pour répondre à cet articlePour consulter le forum lié à cet article |
|
Les illustrations proviennent des sites :
[1] Traditionnellement le " Shommer Israël " (gardien d’Israël) est Mikaël, l’archange St Michel. Si l’on se souvient que tous les deux, Elie et lui se partagent le privilège de l’épée flamboyante cela fait une coïncidence étonnante. |
Cette page a déjà été visitée 5674 fois.
![]() D'autres articles du site à consulter sur les thèmes traités ici : |
![]() |
|
Accueil - Alphabétiquement vôtre - Sur les Routes - Horizons Traditionnels - Champs du monde - Plan du site ![]() ![]() |