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Quand la porte reste fermée...
jeudi 24 mai 2007

par El Peregrino


C’était fin novembre 2006. Je revenais le mois d’avant d’une randonnée de cinq semaines sur les chemins de Compostelle...

Le sport tout au long de ma vie et depuis dix ans cette forme de nomadisme sur les chemins, fait que je connais assez bien mon corps...

Je reviens d’aller prendre mon pain... Il est neuf heures, le soleil commence à chauffer, je vais partir en montagne... J’accélère le pas dans cette rue au pied du château qui grimpe vers le pont sur l’Arget à Foix... S’enclenche alors une petite brûlure au niveau du sternum comme la gêne pour un sportif insuffisamment préparé... Je crois bien que j’ai su à ce moment-là qu’il se passait quelque chose d’anormal...

Rencontre avec mon ami Hervé le toubib, ensuite le cardiologue, les investigations, la confirmation, nous sommes le 23 avril 2007 et je suis dans le hall d’accueil d’une clinique toulousaine renommée. Je vais subir le remplacement d’une valve aortique...

A chacun sa porte : il faudra la franchir un jour...!

J’aime les jours et les heures qui me font vivre des dépaysements... ! Pendant quelques jours, je vais être en circonstance pour découvrir de l’intérieur un monde inconnu...
Etre spectateur de soi-même et des autres n’est productif que dans la sérénité et dans l’adversité acceptée... Or, je dois me rendre à l’évidence, pendant ces derniers mois et pendant mon séjour à la clinique, la peur ne m’a jamais effleurée... ! C’est un sujet qui m’intrigue : c’est une désinvolture par ignorance ou une confiante lucidité... ? Une chose est certaine ; des relations sociales avec un chirurgien avant tout humaniste et compétent associé à un personnel attentif ont largement contribué à ma sérénité...

J’ai eu alors la possibilité de me livrer complètement et de laisser aller mon corps et mon esprit à une régression... Un peu comme un retour animal à l’enfance... L’instinct m’a restitué une sensibilité exacerbée et pendant ces jours de faiblesses les dons d’Amour, de compassion ou même de simple gentillesse donnée par l’entourage prennent des proportions insoupçonnées...

La douleur est surveillée et ne s’installe jamais, même après une opération à cœur ouvert. Les jeunes femmes qui m’entourent sont attentives et je me sens totalement confiant et disponible à leurs soins. J’ai la curieuse sensation d’avoir une perception plus grande de l’état d’âme des autres... ! Telle infirmière qui aime soigner et qui donne plus que sa compétence professionnelle, telle autre qui a peut-être eu des problèmes chez elle et qui ce matin ne sourit plus, tel toubib qui oublie de dire bonjour en entrant... Mais toujours un sentiment de sécurité et toujours cette constatation qui fait interrogation pour moi : je n’ai pas peur et pourtant...

Je devais sortir demain mercredi, je suis décontracté dans mon fauteuil, un peu de télé et un bon bouquin s’alternent. La veille après un nouvel examen au bloc, je me suis entendu dire que je n’aurai pas besoin de stimulateur cardiaque... Soudain, une vision qui danse légèrement faisant place à une sensation inconnue, comme si mon corps se rendant indépendant n’était plus en ma possession... Très conscient d’un problème, j’appuie sur le bouton d’urgence et plus rien... ! Je crois que cela a duré quelques secondes et quand je reprends conscience mon corps convulse encore un peu, mais trois infirmières sont autour de moi... Mon cœur était sous surveillance et avant même que j’appelle, là-bas, l’ordinateur a prévenu...

Il y a en moi une lucidité presque trop sereine qui m’intrigue... ! Je sais maintenant que partir définitivement de son corps, c’est comme un oubli de la réalité, la raison est comme pétrifiée...

Le toubib est calme et souriant :
« Monsieur vous allez rester un peu plus avec nous, demain nous allons vous placer un pace-maker »...

Je découvre une fois de plus qu’il y a toujours un acquis positif pour l’être quand les sens, le cœur et l’esprit sont associés dans l’épreuve... Vouloir alors le communiquer avec des mots devient très difficile et j’ai longtemps hésité avant d’essayer de le faire...

Il n’y a pas un mois que j’ai été opéré (le 24 avril). Avant mon départ, le chirurgien me demande de lui envoyer une carte postale à la fin de mon prochain pèlerinage vers Compostelle et il affirme que je vais retrouver des moyens physiques rajeunis de dix ans...

Je suis chez moi depuis une semaine en autonomie totale et je marche tous les jours... Je me donne encore une semaine de promenade au calme, mais très bientôt les randonnées, une douce solitude et la nature m’attendent... Alors, mon cœur se réjouit à l’idée de retrouver l’odeur d’un sous-bois ou la luminosité d’un paysage de montagne...

La vie est belle, merci à LUI

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Quand la porte reste fermée...
12 janvier 2008, par Sam Eched

Courage mon vieux … je vis avec un pacemaker aussi et avec des stents un peu partout dans mes veines - et arrive plus ou moins à vivre une vie normale grâce aux contrôles réguliers chez ma cardiologue – un régime strict – un contrôle de mon poids afin de le maintenir en dessous de l’indice 23 – la prise régulière des médicaments prescrits et les bon soins de mon aimante épouse !

Alors félicitations – bien venue au club et mes souhaits de bonne continuation !

Bien à toi & salutations fraternelles – Shalom, bonheur et santé & en plus la bénédiction de Nombres VI : 24-26- à toi et à ceux qui te sont chers individuellement !


Quand la porte reste fermée...
8 novembre 2007, par Stéphane

Merci. Juste une question : as-tu pleuré depuis ton retour à la maison ? parce que moi oui.
Trois gros bisous.
Stéphane.


Quand la porte reste fermée...
28 mai 2007

As tu atteint le seuil de la Sagesse ?Bonne journée.Pierre


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