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Haïti : au confluent de deux cultures
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Pour revenir à la présentation générale de cette étude : "Education et traditions populaires en Haïti" Notre groupe de travail est heureux de partager avec vous le fruit de ses longues et patientes méditations sur un thème qui, de toute évidence, le convie à mettre en relation deux concepts fondamentaux de la vie des peuples : l’éducation et les traditions populaires. L’ampleur d’un tel sujet paraissait, de prime abord, devoir nous amener à des considérations d’ordre général en fonction des nombreux points de philosophie applicables aux pays les plus divers rattachés aux grands courants culturels de l’humanité. Mais c’eût été méconnaitre que notre réflexion dût nous conduire au cœur même de la question haïtienne où la mise en relation des concepts d’éducation et de traditions populaires pourrait souligner d’emblée l’opposition entre cette force dynamique et constructive que constitue l’action éducative et cette force de statu quo que représenteraient les traditions populaires. Notre thème de réflexion acquiert, dès lors, une dimension particulièrement riche quand on considère que Haïti, par son histoire et sa position géographique, se situe au confluent de deux cultures. En effet, la culture occidentale, introduite par les colons français, anglais, espagnols, lors de la traite des noirs et entretenue par le clergé étranger et les occupants américains de 1915 à 1934, y demeure toujours vivace et se perpétue par le moyen de l’éducation classique proposée aux plus chanceux. Non moins, sinon plus vivante s’y révèle en même temps la culture africaine, source la plus évidente de l’ensemble des traditions populaires introduite par les hordes de nègres transplantés sur ce coin de terre du Nouveau Monde. Cette culture africaine occuperait le tréfonds de la conscience des masses haïtiennes. Cette dualité culturelle fait d’Haïti la terre de prédilection d’une opposition prononcée entre, d’une part, les valeurs de civilisation que véhicule l’éducation classique et, d’autre part, celles que charrient les traditions populaires qui, par leur stabilité et leur emprise sur les masses, entretiennent une ambiance collective et une mentalité particulière, un système de valeurs originales et spécifiques. De là, par référence aux patterns de la culture occidentale, un courant persistant de pensée n’a pu s’empêcher d’imputer aux déficiences, à l’échec ou aux limitations du système d’éducation en Haïti, comme aussi à la suprématie des traditions populaires, tous les malheurs de ce PMA qu’est Haïti : l’extrême misère de nos masses urbaines et rurales, l’ampleur de la malnutrition et de la sous-alimentation, la menace constante des maladies endémiques, l’analphabétisme quasi généralisé, le phénomène des « boat people », l’évidence des clivages sociaux, les antagonismes palpitants des classes sociales, bref, la coexistence de deux peuples, en apparence étrangers l’un à l’autre, au sein d’une même nation. Si, donc, d’un côté, l’occident succombe à la tentation de nous imposer ses propres valeurs de civilisation comme des valeurs d’avant-garde du Nouvel Ordre Mondial du troisième millénaire, il se produit, par contre, des réactions significatives de défense culturelle. Le problème qui se pose, dès lors, c’est bien celui de savoir si les peuples moins avancés, et par conséquent économiquement dépendants, peuvent se développer par le moyen de l’éducation que les occidentaux proposent ou veulent imposer.
Dans le cas d’Haïti, il s’agit là d’un vieux débat encore pendant qui suscite des interrogations pressantes dans le contexte du Nouvel Age.
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